QUÉBEC – Les Québécois semblent plus avertis et mieux préparés qu’il y a quelques années pour faire face aux incendies. C’est du moins l’avis de plusieurs experts qui se sont mobilisés du 5 au 11 octobre, dans le cadre de la Semaine nationale de la prévention contre les incendies.
En effet, selon plusieurs spécialistes oeuvrant en sécurité et en prévention, les mesures de sensibilisation réalisées depuis quelques années (capsules vidéo, inspections planifiées dans les résidences, exercices d’évacuation, kiosques, dépliants, etc.) commencent réellement à porter fruit.
Certains attribuent principalement ce succès à l’avènement d’internet et à l’engouement actuel pour les médias sociaux. Les technologies permettent « de mieux faire passer le message et de rejoindre un public de plus en plus large », selon Rudy Hamel, directeur de la prévention et du contrôle des incendies à la ville de Québec.
Une grande majorité de la population semble désormais avoir compris la nécessité de s’équiper d’un avertisseur de fumée fonctionnel dans chaque logement, croit Louise Desrosiers, chef de section à la prévention pour la ville de Montréal. Le Ministère de la Sécurité publique et les agents de prévention insistent auprès des citoyens depuis maintenant trois ans pour faire passer le message.
Mme Desrosiers a rappelé qu’il y a 25 ans, c’est moins de 50% des résidences qui étaient munies d’un avertisseur de fumée fonctionnel. Et pourtant, à cette époque, la loi obligeait déjà chaque ménage à se munir d’au moins un avertisseur de fumée.
Les statistiques démontrent qu’aujourd’hui, c’est plus de 70% des logements qui sont équipés de cet appareil. Même si c’est encore loin d’être parfait, pour les préventionnistes en sécurité-incendie, il s’agit d’un bond énorme. Et ces chiffres se traduisent principalement par une diminution notable des incendies mortels.
Les jeunes, public cible
Les jeunes du préscolaire et du primaire sont dans la ligne de mire des préventionnistes puisqu’il est jugé essentiel de les sensibiliser dès le très jeune âge.
« Pour les jeunes, à la base, le feu n’apparaît pas comme dangereux, car il est toujours présenté dans des situations de contrôle, que ce soit des bougies sur un gâteau d’anniversaire, les parents qui fument leur cigarette ou le feu de foyer », mentionne Louise Desrosiers. D’où l’importance d’intervenir dès qu’ils sont en âge d’aller à la garderie.
Depuis quelques années, le Ministère de la Sécurité publique et les services des villes mettent conjointement en place de nombreux programmes et activités adaptés aux plus jeunes. Jeux éducatifs, dépliants, rencontres avec les pompiers et comptines sur les comportements sécuritaires font partie des activités proposées.
Les préventionnistes en sécurité-incendie sont aujourd’hui très satisfaits du résultat de ces programmes sur les jeunes.
« Les résultats sont palpables, on voit déjà que les jeunes sont beaucoup plus vifs, plus alertes que les générations précédentes. On le constate quand on va dans les centres d’achats, on pose des questions aux familles et c’est les enfants qui répondent. Ils connaissent notre message par coeur, parfois même plus que les parents », a noté Annie Marmen, préventionniste pour la ville de Québec.
« On va avoir réussi à aller chercher une génération complète en prévention d’incendies », a-t-elle fièrement ajouté. Et comme ces jeunes sont les adultes de demain, les intervenants ont bien espoir de voir le nombre d’incendies mortels diminuer encore dans les prochaines décennies.