La première manifestation nocturne du printemps 2015, tenue à Québec, s’est soldée par 274 arrestations mardi soir, 24 mars, pour avoir troublé la paix et le bon ordre.

Le rassemblement qui avait été prévu devant l’Assemblée nationale pour dénoncer l’austérité du gouvernement Libéral a rapidement été déclaré illégal par le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) lorsque les centaines de participants ont voulu prendre les rues.

« Si un itinéraire nous avait été fourni, nous n’aurions pas procédé à de telles arrestations massives », indique Christine Lebrasseur, porte-parole de la police de Québec. Comme l’organisateur de la manifestation était inconnu, aucun itinéraire n’avait été fourni.

Plusieurs manifestants, qui étaient pour la plupart des étudiants, se sont retirés aussitôt la manifestation déclarée illégale. Un groupe a cependant continué la marche sur Grande Allée. Le groupe s’est par la suite séparé en deux pour être chacun pris en sourcière un peu plus loin par l’escouade antiémeute.

Chaque manifestant a alors reçu un constat d’infraction en vertu de l’article 19.2 de la Ville de Québec du règlement de sur la paix et le bon ordre et une amende de 220$. En plus de cela, 1 constat a été émis pour désordre, 1 pour possession d’alcool et 3 pour possession d’arme blanche. Quelques manifestants auraient également été blessés pendant l’événement.

Plusieurs manifestants ont confié être déçus de la tournure des événements. « Le rassemblement aurait dû en rester un. Il était certain que ceci se produirait si nous commencions à marcher. Au moins, on a tout de même une visibilité. Mais c’est décevant. » a dit l’un d’entre eux qui préfère garder l’anonymat.

Le mouvement étudiant

Bien que l’organisation de cet événement soit de motivation citoyenne et non d’une association étudiante, la majorité des manifestants présents étaient étudiants. À ce jour, 3000 étudiants de l’Université Laval sont en grève pour protester contre les mesures d’austérité proposées par le gouvernement Libéral. Cette manifestation marquait pour la plupart d’entre eux le début de la grève.

« La mobilisation étudiante est importante puisque les coupes budgétaires ont un impact direct sur la qualité de l’enseignement. Il y a trois ans, le gouvernement désirait augmenter les frais de scolarité afin de mieux financer les universités et maintenant on coupe dans ce même financement, c’est déplorable. » indique Michelle Gagnon, responsable aux affaires pédagogiques de l’Association des étudiants en histoire de l’art.

Le ministre de l’Éducation, François Blais, menace d’ailleurs d’annuler la session des étudiants grévistes si le débrayage se prolonge. Le gouvernement n’a pas les moyens de financer la reprise des cours contrairement à 2012, précise-t-il.