Quelques centaines de militants se sont réunis le 15 septembre dernier pour exprimer leur volonté d’avoir un registre des délinquants sexuels dans la province de Québec. Une marche blanche constituée de victimes de récidivistes, de familles de victimes et de militants a traversé les grands axes de la ville de Québec. Le groupe a scandé des messages pour le moins plutôt provoquants afin de faire réagir le gouvernement : « Délinquants en liberté, enfants emprisonnés » ou encore « Hey Trudeau, le registre des pédos, c’est pas idiot ».

Sophie Dupont, l’organisatrice de cette marche blanche, milite depuis 15 ans pour cette cause et a organisé en vain cinq marches blanches durant ces dernières années sans avoir aucune réponse du gouvernement. Seul le groupe Facebook de Sophie Dupont sert de « registre » localisant les accusés et récidivistes de crimes pédophiles.

Selon le groupe de manifestants, les statistiques sont alarmantes. Le Québec détient un des taux de récidive les plus élevés du Canada dont 54 % des crimes sexuels au Canada se déroulent au Québec et 50 % des victimes sont des enfants.

La BACA, Bikers Against Child Abuse, association venant en aide aux enfants victimes de violences, s’est associée au groupe de Sophie Dupont pour militer afin d’obtenir le registre de délinquants sexuels au Québec.

À l’heure actuelle, aucun registre public n’existe au Québec, seules les autorités y ont accès. Certaines provinces disposent quant à elles de ce registre ouvert au public conformément à la loi fédérale protégeant les victimes des délinquants sexuels de 2011.

Un enjeu politique

Plusieurs figures politiques se sont déplacées ce samedi pour s’exprimer lors du regroupement.

Jean-François Gosselin est venu soutenir les militants lors de la marche. Le chef de l’opposition de la Ville de Québec appuie sur la sensibilisation des parents et enfants quant aux dangers que peuvent représenter ces délinquants et souhaite que ce registre se mette en place rapidement.

Caroline, une militante et proche de victimes, exprime l’importance de cette marche en vue des élections à venir, principalement pour la CAQ « qui avait déjà soumis une demande à l’Assemblée Nationale en 2016 et promis durant le mandat que ce registre soit public à tous. »

Geneviève Guilbault, députée de la Coalition Avenir Québec, a assuré que lors d’un premier mandat, la CAQ intègrerait le registre des délinquants sexuels au Québec. La députée ajoute également qu’au Québec « 26 % des pédophiles sont libérés et en liberté » sans moyens de les localiser. C’est un enjeu important pour la CAQ, jusqu’alors le seul parti ayant intégré dans ses promesses un tel enjeu.

Adrien Pouliot, chef du parti conservateur du Québec, défend également l’idée d’instaurer le registre des délinquants sexuels et met au défi la CAQ de l’instaurer dans les plus bref délais, c’est-à-dire « lors de la première année de son mandat ».