QUEBEC – Au nom de l’amitié, le centre de parrainage civique de Québec propose un parrainage entre une personne bénévole et une personne vivant avec des incapacités physiques, intellectuelles ou ayant un problème de santé mentale. Les bénévoles s’engagent à tisser un lien avec ces personnes en leur offrant du temps et de l’entraide régulièrement.

Depuis près de trente ans, le centre de parrainage civique recrute les bénévoles intéressés à occuper une place dans la vie d’une autre personne. Parrains, marraines et filleuls s’accordent quelques heures par semaine pour développer un lien de confiance et vivre des expériences ensemble. « Ils se choisissent un peu tous les deux. On voit les intérêts de chacun, les activités qu’ils veulent faire, puis on les jumelle ensemble, pour qu’ils s’impliquent au moins trois heures par semaine. Ça peut être seulement prendre un café et discuter ou un appel téléphonique, il y’en a d’autres qui vont faire de petits voyages […] », explique Isabelle Gauvin, intervenante sociale au centre de parrainage civique de Québec.

Le centre de parrainage s’occupe principalement des personnes composant avec des problèmes de santé mentale. Mme Gauvin précise que ces personnes sont aptes à entretenir une relation avec quelqu’un : « Ce  sont des gens en rétablissement, leur problème de base est réglé. Ils sont rendus à l’étape suivante où il s’agit de briser leur isolement ». Le jumelage les pousse donc à s’ouvrir au monde, à être plus actifs et autonomes dans la société et à vivre des relations enrichissantes. « On a beaucoup de bénévoles âgés qui aiment tellement ça être jumelés avec des jeunes parce que ça amène un vent de fraîcheur dans leur vie », sourit la jeune femme. Quant aux bénévoles, cette expérience les implique socialement et certains y voient une façon de vaincre la solitude à leur tour.

Un allié dans la vie.

Pour Isabelle Gauvin, le parrainage se construit sur une relation sincère d’amitié et n’est pas qu’une succession de sorties. « On veut que ça soit un vrai échange, que les deux participent autant que possible. Ce n’est pas de le faire comme un service rendu. » Parfois un pilier, une boussole, un miroir, le jumelage permet chacun à sa manière d’apporter une satisfaction dans la vie de l’autre. « Ils aiment cette relation, parce qu’ils voient la différence qu’ils font dans la vie de la personne », remarque-t-elle. Grâce à un suivi régulier, les intervenants veillent à ce que la relation perdure dans le temps : « On en a qui sont là depuis dix ans et plus. Idéalement le jumelage serait à vie, mais on peut ne plus en vouloir pour toutes sortes de raisons », précise-t-elle.

Alors que le centre poursuit sa campagne de recrutement, quatre-vingts personnes attendent encore de trouver leur parrain ou marraine.