Le rassemblement pour une relance plus verte, organisé en collaboration avec la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES), qui devait avoir lieu le 25 septembre, prendra finalement place en ligne à cause de l’évolution de la Covid-19. L’objectif : faire valoir des arguments pour une relance faisant passer la vie des individus et la survie des écosystèmes avant la logique du profit. Pour Félix L’Heureux-Bilodeau, étudiant en Ingénierie agricole, des actions politiques comme celles-ci sont essentielles dans les circonstances actuelles.

Dans un contexte où une bonne part de la population est d’accord pour dire qu’il faut sauver l’environnement, il parait ridicule selon Félix que cette prise de conscience ne se traduise pas en action politique. Alors qu’il considère facile de constater les impacts croissants des changements climatiques dans les champs du Québec, il n’est pas optimiste quant aux actions du gouvernement vu les propositions avancées.

« Ça ne changera pas avant qu’on soit dans le mur », lance Félix. Le Canada étant une économie basée sur l’extraction des ressources premières, avec un dollar reposant principalement sur l’exploitation des sables bitumineux d’Alberta, il ne pense pas qu’un changement conséquent se produise avant que l’irréversible devienne réalité. Des changements auxquels il ne sera pas possible de répondre puisque les humains dépendent de sources d’énergies non renouvelables pour s’adapter.

« Les énergies renouvelables ne sont pas non plus une option viable à la crise énergétique », assure Félix. Ces énergies, plus difficiles à exploiter parce qu’elles sont diffuses, n’ont pas tendance à remplacer la consommation d’énergies non renouvelables dans de nombreux pays, mais s’y additionneraient plutôt.

Une décroissance planifiée

En accord avec le mouvement écologiste, Félix considère que le plan de relance actuellement prévu par la CAQ est totalement insuffisant pour affronter les enjeux qui se présentent, voire que celui-ci empirera la situation.  La construction du troisième lien, entre autres, est pointée du doigt puisque celle-ci favorisera selon de nombreuses études l’étalement urbain et la perte de terres agricoles sans prévisions réelles de baisse de trafic durable.

Félix pousse la réflexion plus loin en affirmant que le système de consommation actuel serait fondamentalement à revoir. Celui-ci, « basé sur l’exploitation des autres » et sur « une croissance constante malgré des ressources limitées » est incompatible avec une relance écologique. « On frappera invariablement une limite », soutient Félix. « La question est de savoir si oui ou non on s’y sera préparé. »

Malgré la prise d’ampleur du mouvement écologique et de ses revendications, il deviendra selon lui plus ardu de faire valoir ses préoccupations par rapport aux changements climatiques lors des prochaines élections fédérales. En effet, Élections Canada aurait averti certaines OBNL (Organisations à but non lucratif) que cela pourrait être considéré comme une activité partisane.