Mercredi dernier, les citoyens du quartier Saint-Roch à Québec se sont prononcés sur la requalification de l’îlot Dorchester. Cette consultation publique avait pour objectif de réviser le projet de développement immobilier porté par Trudel Corporation.

C’est à la Maison de la coopérative qu’a eu lieu la séance d’information et d’échange sur la requalification de l’îlot Dorchester, menée par le Conseil de quartier de Saint-Roch. L’assemblée était également diffusée en ligne et comptait près de 500 citoyens.

La séance s’est ouverte sur une explication du Programme particulier d’urbanisme (PPU) établi par la Ville de Québec en 2017. Certains règlements entourant la superficie de verdissement du quartier, la hauteur maximale permise lors de la construction d’immeuble sur le site et la localisation des usages commerciaux contraignent l’envergure du projet soumis par le groupe Trudel. Selon David Chabot, directeur du bureau du président de Trudel Corporation, la rentabilité financière du projet est impensable sans modifications du PPU. La Ville de Québec aimerait également revoir ces règlements afin de répondre à la crise du logement qui touche durement le quartier Saint-Roch.

Un projet en constante évolution

Le promoteur a ensuite présenté aux citoyens du quartier une version améliorée de la requalification de l’îlot Dorchester. Les bases du projet de développement impliquent la construction du complexe résidentiel et commercial divisé en cinq immeubles interreliés et érigés sur 20 étages. Le complexe abritera un hôtel, une épicerie de grande surface, trois commerces de proximité, un stationnement souterrain d’environ 600 cases et 375 logements. Des espaces verts et des places publiques ont également été planifiés autour du complexe.

En réponse aux critiques citoyennes portant sur l’adaptabilité du projet aux besoins sociaux du quartier, le groupe Trudel a annoncé lors de l’assemblée quelques modifications au projet. 30% des logements abordables prévus seront convertis en logements subventionnés. Une partie de l’hôtel sera également sacrifiée au profit d’une vingtaine d’unités locatifs supplémentaires. Finalement, pour répondre au problème de circulation routière généré par le stationnement, le nombre de cases a été réduit.

Vers l’acceptabilité sociale

L’assemblée s’est clôturée par prise de parole publique. Plusieurs citoyens ont critiqué la demande de modification du PPU par le groupe Trudel Corporation. La hauteur du bâtiment et le manque de percées visuelles ont également soulevé une inquiétude auprès des citoyens du quartier Saint-Jean-Baptiste. L’épicerie grande surface a finalement fait régir des commerçants du quartier, qui se questionnent quant à la pérennité des commerces de proximité dans un contexte de centralisation commerciale autour du complexe.

« Le projet qu’on a annoncé ce soir n’est pas parfait. C’est normal, parce que c’est un jeu d’équilibriste qui est compliqué à faire. On essaie de trouver le bon point de bascule pour chaque cas » précise David Chabot, directeur du bureau du président de Trudel Corporation.

Le site fait actuellement l’objet d’une fouille archéologique et les travaux de chantier sont toujours prévus pour le printemps 2025.

L’îlot Dorchester sous la loupe des archéologues (@Megan Duchesne-Cantin/L’Exemplaire)