Le passage progressif en zone rouge du Québec début octobre a entraîné la fermeture de la grande majorité des centres sportifs de la province. Ce reconfinement des activités sportives a toutefois épargné les centres d’escalade de la province, qui ont été autorisés à poursuivre leurs activités. Pour Julie-Anne Perreault, qui travaille au centre d’escalade Délire Ste-Foy, les impacts du passage en zone rouge se font tout de même sentir.

Le passage de la région de la Capitale-Nationale en zone rouge avait initialement épargné les gymnases, qui étaient autorisés à maintenir les activités d’entraînement individuel. Les règles ont cependant été resserrées la semaine suivante : si les lieux de pratique de sports individuels, comme les centres d’escalade, demeurent ouverts, les salles d’entraînement ont dû fermer leurs portes. Une situation que plusieurs gymnases ont qualifiée d’incohérente.

Malgré cette exemption, des mesures sanitaires continuent d’être appliquées dans les centres d’escalade. Julie-Anne Perreault, amatrice d’escalade et employée au Délire Sainte-Foy, explique que « les gens doivent pratiquer l’escalade par groupe de deux personnes au maximum. » Par ailleurs, le port du masque demeure obligatoire en tout temps, et les parois sont régulièrement désinfectées.

Le Délire Sainte-Foy a également limité à 50 personnes le nombre de personnes présentes au centre et la durée des visites : « Les visiteurs doivent réserver leur plage horaire s’ils arrivent quand on est déjà pleins, et ils ne peuvent pas rester plus longtemps qu’une heure et trente minutes », souligne Julie-Anne Perreault.

Les blocs sur lesquels les visiteurs peuvent s’exercer sont d’ailleurs espacés. Le centre a été divisé « en deux plateaux de 25 personnes, qui ne rentrent pas contact les unes avec les autres », explique Julie-Anne Perreault. De cette façon, « même si un groupe d’amis réservait pour la même plage horaire, ils ne pourraient pas se regrouper sur le même bloc d’escalade », ajoute-t-elle.

Un sport qui gagne en popularité

Paradoxalement, le retour au confinement a entraîné une affluence accrue au Délire. « Alors que normalement, on avait nos gros rushs les jeudis et vendredis soir, maintenant ça nous arrive de devoir refuser des réservations les lundis et mardis matin parce qu’on est déjà pleins », souligne Julie-Anne Perreault.

L’achalandage constant que connaît le Délire Sainte-Foy confirme la montée en popularité de l’escalade récréative. Aux dires de Julie-Anne Perreault, « c’est un sport qui se démocratise beaucoup depuis quelques années, alors que le sport était surtout l’apanage d’une certaine élite auparavant. » L’ouverture de nombreux centres d’escalade partout dans la province confirme cette nouvelle popularité de l’escalade auprès d’un public plutôt amateur, même si un volet compétitif existe toujours.

 

La magnésie liquide, un nouvel adhérent

Depuis longtemps, les amateurs et amatrices d’escalade utilisent de la poudre de magnésie. Composée de carbonate de magnésium, la substance absorbe l’eau et évite aux grimpeurs d’avoir les mains moites. Elle a pour désavantages d’être fortement volatile, en plus de contenir une faible concentration de silice, une substance nocive pour la santé. Pour éviter que les grimpeurs ne partagent les mêmes surfaces de contact, le Délire Ste-Foy encourage ceux-ci à se procurer de la magnésie liquide. Celle-ci est également faite à base de carbonate de magnésium, mais la substance est imbibée d’alcool qui s’évapore au contact de la peau. Les mains demeurent ainsi asséchées, mais on limite ainsi la dispersion de poudre dans l’air.

 

 

Pour limiter les contacts entre les visiteurs, les blocs d’escalade sont espacés et le nombre de visiteurs est limité. (Crédit photo : Félix Étienne)

 

Régulièrement, de nouvelles prises sont installées par les employés du centre d’escalade, afin de diversifier les parcours que font les visiteurs du centre. (Crédit photo : Félix Étienne)