Olivier Bolduc, candidat déchu de Québec Solidaire dans Jean-Talon, poursuivra son engagement citoyen au cours des années à venir. Selon lui, la crise du logement est l’enjeu majeur de sa circonscription. Fort de quatre campagnes, il espère se représenter aux prochaines élections provinciales.

Olivier Bolduc a remporté 23,8 % des votes dans Jean-Talon, mais ce fut insuffisant devant Joëlle Boutin, candidate de la CAQ, qui a gagné 33,5 % du scrutin. Il affirme ne ressentir aucune amertume face à cette défaite et reprendra sa pratique de sténographe officiel chez la firme Olivier Benoit. Au-delà de cet emploi, il compte demeurer un citoyen engagé dans les années à venir. Monsieur Bolduc est membre d’Amnistie internationale et de la Ligue des droits et libertés. À l’hiver prochain, il renouera avec ses fonctions de chargé de cours pour l’École de sténographie judiciaire du Québec.

Selon lui, le principal enjeu de la circonscription demeure la crise du logement. Cette situation inquiète les associations étudiantes et les organismes luttant pour les droits des locataires. « Les logements sont très chers actuellement et le fait qu’il y ait un roulement d’étudiants dans la circonscription donne l’opportunité aux propriétaires immobiliers d’augmenter leur prix plus facilement », déclare Olivier Bolduc.

Il ajoute que rien n’est fait pour répondre à ce besoin criant. Il cite en exemple le projet immobilier de Laurier Québec. Issu d’une transaction entre Ivanhoé Cambridge et le promoteur privé DMA, ce projet bâtira quatre nouvelles tours à logement pour redynamiser le centre commercial et aménager une ville dans une ville. « Les centres doivent se réinventer avec la montée du commerce en ligne. Il y aura du résidentiel dans ce projet, mais zéro logement social ». Chose qu’il juge inacceptable puisque l’argent collectif est en jeu. Notez que Ivanhoé Cambridge est une filiale immobilière de la Caisse de dépôt et placement du Québec. Le gouvernement caquiste n’aurait jamais reconnu l’existence de cette crise durant son précédent mandat. Olivier Bolduc nous rappelle que certains étudiants doivent se priver de nourriture pour payer leurs frais de scolarité et leur loyer.

Troisième lien

Monsieur Bolduc estime que le gouvernement détient des responsabilités vis-à-vis des générations futures et la protection de l’environnement. Il ne se montre pas en faveur du 3e lien et déplore le manque d’études prouvant la nécessité de cette infrastructure. « Il n’y a pas un entrepreneur qui irait démarrer une entreprise sans faire une étude de marché au préalable. L’état devrait faire la même chose […] c’est de l’ordre de la croyance le 3e lien, ce n’est pas campé dans le rationnel ». Il pense aussi que le gouvernement ne réglera aucun problème avec ce tunnel puisque les déplacements se font de l’ouest de Lévis vers l’ouest de Québec. « Les gens s’établissent près de leur travail le plus possible, car les deux liens sont là ». Selon lui, la solution se trouve dans les transports collectifs structurants qui nous couteraient une fraction du prix du 3e lien.

L’Université Laval se trouve dans la circonscription de Jean-Talon. On voit ici le pavillon Louis-Jacques-Casault. (Crédit photo no.2 : Annie Lehoux)