Il n’y a pas une journée qui passe sans que l’Ukrainienne ne ressente la peur de perdre l’un de ses proches. En effet, Olena Novak explique qu’elle ne peut pas communiquer tous les jours avec les membres de sa famille. Au Québec, il y a un décalage horaire de 7 heures avec l’Ukraine. Elle vit à 7 500 km de son fils et de ses parents. «Je finis de travailler à 16h30 et c’est déjà la nuit en Ukraine. Mon fils se couche tôt, car il va à l’université durant la semaine.»
Son fils n’est pas la seule personne pour qui elle s’inquiète. Les parents retraités de la femme habitent toujours sa ville d’enfance, Vynohradiv. Elle doit parfois rester plusieurs jours sans nouvelle avant d’entendre à nouveau leurs voix au téléphone. «Chaque matin, je me réveille et je prends mon petit déjeuner tout en écoutant les nouvelles. Je vois le nombre de morts augmenter graduellement. Impuissante, je prie pour que ma famille soit correcte.»
Olena Novak est venue s’installer au Québec au début de l’été 2023 et elle y vit seule avec son mari. Son fils ne peut pas quitter l’Ukraine car il est âgé de 18 ans. Il lui est interdit de quitter le pays puisqu’en cas de besoin militaire, il devra combattre avec l’armée et ce, malgré lui.
L’Ukrainienne explique qu’il a été difficile pour elle de trouver un emploi au Québec car ses diplômes en enseignement de langues étrangères, en langue française et en littérature française ne sont pas reconnus par le gouvernement. «Je pourrais remettre à jour ces diplômes au Québec, mais la démarche est longue, dispendieuse et difficile.». Olena a donc présenté sa candidature à la Maison Louise Élisabeth à Lévis, une résidence spécialement conçue pour les religieuses retraitées, et a été engagée, le 16 mai 2023, en tant que préposée à l’entretien ménager.
Une toute nouvelle réalité
Après avoir pris trois longs courriers en avion pour venir au Québec, Olena Novak s’est vite rendu compte que les coutumes, les traditions et les lois du Québec étaient différentes de celles qu’elle connaissait en Ukraine. Encore à ce jour, l’Ukrainienne regrette de ne pas connaître toutes les lois de la province ainsi que le système bancaire.
Toutefois, Olena se considère chanceuse d’avoir pu intégrer une équipe aussi rayonnante que celle dont elle fait partie. Elle apprécie les encouragements de ses collègues et le respect des personnes âgées à qui elle rend service.
Pour cette mère de famille, la bonne humeur du personnel et des résidentes lui donnent l’impression d’être un membre de cette grande famille. Elle ajoute à la blague que le climat hivernal ne la dérange pas, car dans la région d’où elle vient, il fait déjà très froid.