Le gouvernement fédéral a imposé mi-octobre de nouvelles mesures restrictives en termes de prêts hypothécaires. Vanessa Gagnon, jeune propriétaire depuis un peu plus d’un an, comprend le désarroi des futurs acheteurs face à ces nouvelles règlementations. Si les modifications des prêts hypothécaires avaient été imposées un an plus tôt, la jeune femme estime qu’elle n’aurait pas pu acquérir sa première maison.

Au printemps 2015, Vanessa Gagnon et son conjoint devenaient propriétaires de leur première maison à St-Isidore de Beauce. Un peu plus d’un an plus tard, de nouvelles mesures en termes de prêts hypothécaires entraient en vigueur. Le ministère des Finances a en effet apporté des modifications considérables qui ont été imposées aux institutions financières. L’objectif de ces nouvelles règlementations est très clair, soit protéger l’acheteur trop endetté.

Ces modifications portent entre autres sur l’amortissement brut et l’amortissement total de la dette des propriétaires qui ne doivent pas dépasser de 39 % à 44 % pour accéder à l’assurance hypothécaire. Résultat, l’accès à la propriété pour les futurs acheteurs devient beaucoup plus difficile. En imposant ces nouvelles règles, le ministère des Finances a mécontenté plusieurs futurs acheteurs. Cette forme de protection pour éviter un endettement trop élevé est, pour certains, considérée comme un frein à l’achat de leur maison de rêve.

Beaucoup de dépenses non prévues

Vanessa Gagnon et son conjoint ont acheté en 2015 leur première propriété au montant de 220 000 $. Lors de l’achat, ce jeune couple, encore aux études, n’était pas encore conscient que les règles concernant les prêts hypothécaires allaient autant changer en un an. « Un coup de chance », se réjouit la jeune femme de 26 ans.

En effet, en tenant compte de son budget initial pour l’achat de sa propriété, Vanessa Gagnon affirme qu’elle n’aurait pu se permettre l’achat de sa maison avec les nouvelles règlementations. Pour devenir propriétaire, le couple a dû débourser un fonds minimal de 5 % de la valeur de la maison. De plus, « avec l’achat d’une maison, d’autres dépenses s’ajoutent, comme le notaire, les taxes municipales, la taxe de bienvenue », souligne-t-elle.

Elle insiste également sur le fait que plusieurs imprévus peuvent arriver avec l’achat d’une maison. En raison de travaux d’aqueduc, son conjoint et elle ont dû débourser 900 $, dépense qui n’était pas prévue dans leur budget. « C’est pratiquement ce que je dois chaque mois pour l’hypothèque », précise-t-elle.

Afin de pouvoir acquérir leur maison, le couple a consulté plusieurs conseillers de différentes institutions financières. « Les critères sont différents d’une institution financière à une autre afin de passer au crédit », se rappelle-t-elle. Face aux nouvelles règles hypothécaires, la jeune femme croit que « c’est correct puisqu’on vit dans une société de consommation et le crédit est tellement facile à obtenir ». Ayant déjà un salaire fixe depuis deux ans et terminé ses études à l’hiver 2016, Vanessa Gagnon avait les ressources nécessaires pour devenir propriétaire. Malheureusement pour certains, l’achat d’une première maison devra être reporté en raison des nouvelles règlementations.