Le gouvernement Legault a pris tout le monde par surprise en annonçant l’élargissement de la consigne au Québec à partir de l’automne 2022. Les producteurs de boissons auront jusqu’en janvier 2021 pour élaborer leur plan et jusqu’à la fin de 2022 pour la mise en place du gestionnaire de consignes. Pour ce qui est des détaillants, ils ne seront guère touchés et conserveront leur rôle actuel par l’entremise de personnes comme Mireille Usereau, directrice responsable des consignes dans le Maxi de la rue Bouvier.
Présentement, on peut noter que, selon Recyc-Québec, près de 70 % des contenants consignés, comme les boissons gazeuses ou la bière, sont renvoyés aux divers détaillants tels que les épiceries ou les dépanneurs. Ces derniers ont deux rôles majeurs dans la consigne des bouteilles. Tout d’abord, ils se chargent de facturer les clients qui achètent des boissons pouvant être consignées. Ensuite, ils se doivent de rembourser les clients qui viennent rapporter leurs bouteilles consignées aux comptoirs ou aux machines souvent mises à disposition à l’avant des magasins.
Par la suite, les cannettes et les bouteilles sont retournées aux producteurs de boissons adhérents aux systèmes de consignes. Dans le cas de Mme Usereau, « c’est PostCan qui vient chercher les bouteilles chaque semaine ». Les épiceries n’ont donc qu’à entreposer les bouteilles en attendant que les producteurs de boissons adhérents aux systèmes de consignes viennent les collecter.
Le gouvernement de la Coalition Avenir Québec ne viendra donc pas compliquer la tâche des détaillants en augmentant le nombre de bouteilles consignées. Pour Mme Usereau, « il n’y aura pas vraiment [de défi technique], à part peut-être l’entreposage ». Le défi technique sera surtout pour les producteurs de boissons qui n’étaient pas inclus auparavant dans le système de consigne actuel.
Trop tôt pour se prononcer
La nouvelle étant sortie il y a quelques jours, pour ce qui est du niveau financier, « il est encore trop tôt pour se pencher là-dessus ». Il est encore trop tôt pour savoir s’il va falloir acheter de nouvelles machines pour les contenants qui n’étaient auparavant pas consignés comme les contenants en carton par exemple. De plus, il est encore trop tôt pour savoir s’il va falloir trouver de l’espace supplémentaire pour l’entreposage des bouteilles consignées.
Cependant, on sait que les détaillants qui pratiquent la consigne des bouteilles ne font pas leur travail de manière bénévole. En effet, le gouvernement du Québec verse, selon Recyc-Québec, « une prime de 0,02$ par contenant pour compenser ses coûts de manutention et d’entreposage ». Cette prime ne sera qu’une source de revenus supplémentaire pour les détaillants au moment du lancement de la nouvelle réforme. Le gouvernement du Québec vise, par l’entremise de Recyc-Québec, un taux de récupération et de recyclage de 75% en 2025 et un taux de 90% en 2030.