Récemment installé à proximité de l’Université Laval, l’organisme Utile inaugure ses premiers blocs d’appartements à Québec sous le nom de l’Ardoise. Réservés uniquement aux étudiants, la mission est de « loger des étudiants dans des appartements décents de qualité supérieure à des prix inférieurs au marché », affirme Mme Girard.

« Puisque l’immeuble est réservé aux étudiants uniquement, il me semble indispensable de leur offrir une salle d’étude qui sera prête dès le début de novembre », confirme la gérante (photo : Marion Métailler / L’Exemplaire).

L’inflation des loyers ne touche pas l’immeuble puisqu’il s’agit d’un organisme sans but lucratif (OSBL). La construction a été rendue possible grâce à des fonds publics et des subventions de différents paliers de gouvernement, impliquant la ville de Québec. L’organisme Utile n’était pas connu au sein de la ville et les signataires de baux croyaient à une « légende urbaine », vu les prix affichés.

Habituellement, les appartements disponibles à Québec ne relèvent pas d’une OSBL. Le coût de la vie augmente, que ce soient les assurances, les taux d’intérêts des hypothèques ou le travail salarial. Ainsi, les propriétaires n’ont d’autres choix que d’accroître leurs loyers afin d’obtenir des salaires suivant l’inflation. Plusieurs projets de lois ont été déposés pour contrer l’augmentation des prix comme des remises sur les taxes imposées au niveau provincial. Rien n’a abouti.

« C’est un petit stress d’être la seule gestionnaire de l’immeuble, je dois être partout tout le temps ! », avance Isabelle Girard, gestionnaire de l’Ardoise (photo : Marion Métailler / L’Exemplaire).

Devenir une OSBL requiert davantage de réflexion sur les possibles conséquences. Dans la situation actuelle, Utile n’a aucun regret quant à leur décision : l’inflation le prouve. Le bâtiment ne risque pas de faire faillite puisque « nos créanciers ne sont pas des banques, nous n’avons pas les taux d’intérêts », déclare la gestionnaire. Des ententes avec la Société Canadienne d’Hypothèques et de Logement (SCHL) confirment la quasi-nullité de perte de profits.

L’organisme a tout de même la possibilité d’augmenter le loyer jusqu’à 2 % annuellement et il dispose de cinq ans pour amortir les dépenses. Le choix revient à la gestionnaire, mais elle doit tout de même se confier à la régie du logement pour parvenir à une coalition.

Le projet Utile a été lancé il y a 15 ans et la première construction n’a eu lieu que 10 ans plus tard. « Les profits qu’Utile font sont redistribués dans d’autres projets immobiliers ou sphères de la population », atteste Isabelle Girard.

Utile possède actuellement deux autres logements à Montréal et quatre sont en attente à Trois-Rivières et à Sherbrooke. L’organisme est en négociation avec la région du Saguenay où les démarches ont été entreprises et la deuxième phase à Québec débutera dès l’année prochaine.