Le gouvernement du Québec reste muet sur l’exactitude de la somme versée pour financer le projet. En 2022, Resorts of the Canadian Rockies avait estimé qu’un montant de 550 millions de dollars serait nécessaire pour revitaliser la station touristique et que la majorité de ce budget serait allouée à la modernisation des installations. La compagnie compte aujourd’hui sur le financement du gouvernement provincial afin de mener ses projets à terme.
La chute d’une télécabine en décembre 2022 ainsi que d’autres problèmes techniques ont forcé la station à fermer ses portes pendant quelques mois en pleine saison touristique. Ces incidents ont été perçus par la clientèle de la station comme un signe d’une mauvaise gestion de RCR en ce qui concerne la sécurité publique.
C’est d’ailleurs pour cette raison que l’investissement de fonds publics dans cette compagnie privée ne fait pas l’unanimité. Québec Solidaire demande plutôt au gouvernement d’exproprier RCR et de confier la gestion de la station de ski à la SÉPAQ.
Le géographe Albert Chalifoux n’abonde pas dans le même sens. Il estime que la revitalisation du Mont-Sainte-Anne par des fonds publics permettrait de générer des retombées économiques à l’échelle de la Capitale Nationale, en plus de contribuer au développement
de la municipalité de la Côte-de-Beaupré. «L’injection de capital de la part du gouvernement ne revitalise pas juste l’attrait touristique, mais toutes les communautés autour», affirme-t-il.
Certains habitants de la Côte-de-Beaupré sont pour leur part ravis d’apprendre que les installations seront bonifiées et espèrent que le financement servira à faire rayonner à l’international les activités quatre saisons du Mont. À quelques jours de la Coupe du monde de vélo de montagne qui se déroulait au Mont-Sainte-Anne, l’équipe de l’Exemplaire s’est rendue sur place pour interroger les usagers.
La revitalisation entraînerait un engouement élevé pour la montagne, selon M. Chalifoux. Cela pourrait poser des enjeux de taille au niveau de l’environnement et des infrastructures publiques de la Côte-de-Beaupré. Le géographe explique aussi que le budget alloué à la revitalisation de la station devrait prendre en compte le contexte de changements climatiques.