Cette année, le Mois de l’Histoire des Noirs du Québec (MHNQ) fait ses premier pas à l’Université Laval. Le premier symposium organisé sur le campus le 7 février 2019 par la Table de Concertation du MHNQ, a mis l’accent sur l’intellectuel Sénégalais Cheikh Anta Diop. Cette édition du MNHQ marque une volonté de rejoindre la relève afro-québécoise afin de lui permettre de rester connecté à ses « mille et une racines ».
Ndeye Dieynaba Ndiaye est membre du Conseil Panafricain de Québec (COPAQ) depuis novembre 2017. Cette année, le conseil a organisé la toute première édition du symposium en l’honneur du MHNQ à l’Université Laval. Celle-ci a été dédiée à l’intellectuel Sénégalais Cheikh Anta Diop: « Le but du Symposium est d’affirmer la nécessité épistémologique de l’histoire Diopienne pour la double préoccupation de la Renaissance africaine et l’émancipation définitive des Noirs dans le monde », selon Madame Ndiaye.
L’histoire Diopienne se rapporte entre autres à l’égyptologie et à la réappropriation culturelle africaine, ce qui marque un encrage dans la volonté d’étudier les « mille et une racines » des afro-québécois. Le COPAQ prévois de choisir un intellectuel différent pour chaque nouvelle éditions du symposium afin de diversifier les recherches et les points de vue. « Je pense que le Mois nous permet de mieux faire connaître l’Histoire des Noirs. En outre, cela nous permet de cibler plus des questions et des enjeux, d’en discuter afin de trouver des solutions aux problèmes et défis contemporains, dont le racisme entre autres », affirme Madame Ndiaye. Cette première édition sur le campus de l’Université Laval traduit l’importance pour le MHNQ de rejoindre un nouveau public, en l’occurrence la communauté universitaire.
Le MHNQ se déroule à plusieurs endroits de la ville de Québec pendant tous le mois de février. Il fait collaborer plusieurs différents milieux : scientifique, littéraire et artistique, parmi d’autres. Lors du lancement le premier février, les participants étaient de tout âges et de toutes provenances. « Je pense que le MHNQ a plus d’impact que l’on pense : les questions posées par les personnes interrogées, c’est là où c’est très pertinent, car cela nous incite à faire des recherches plus approfondies dans l’histoire du Québec, du Canada et de l’humanité pour apporter des réponses et surtout des solutions. » Ajoute Madame Ndiaye. « Lorsque l’on sait d’où l’on vient, savoir où l’on va devient très facile ».
Une programmation multidisciplinaire
Le MHNQ permet entre autres aux afro-descendants de commémorer leur Histoire et de la partager à travers des activités, des conférences et des galas qui auront lieu tout le long du mois. Un thème et un pays sont à l’honneur chaque année. En 2019, les québécois d’origine afro-caribéenne redécouvrent leurs « mille et une racines » et la Guadeloupe est en tête d’affiche.
Quatre cent ans se sont écoulés depuis l’arrivée de Matthieu da Costa, le premier homme de couleur libre recensé dans les archives, venu du Madagascar pour servir sur le sol canadien comme interprète de Samuel de Champlain. En 2006, après l’adoption à l’unanimité par l’Assemblée Nationale de la Loi proclamant le mois de l’histoire de noirs. Les afro-descendants profitent en ce mois de février, mois de l’histoire des noirs, pour soulever l’importance de connaître son histoire et ses origines.
« Nous souhaitons que nos activités se déroulent sur le signe de la rencontre sous toutes ses formes, qu’elles ouvrent la voie aux réunions d’artistes ou d’organismes, aux mariages des disciplines, aux échanges entre culture , aux métissages des genres et au jumelage intergénérationnelle et inter-communautaire. C’est ça le sens de notre démarche », affirme Victor Dzombo.
Cette année, la programmation favorise les échanges avec les plus jeunes descendants issus du métissage racial et culturel à aller à la rencontre de leur racine. Elle conscientise le public plus âgé sur son devoir d’enseigner l’importance d’épouser cette bi-culturalité.