Le début du mois de février n’a pas été facile pour les Bourses américaines et canadiennes. André Lacasse, conseiller en placement indépendant, explique les causes et leur impact sur le marché québécois. Selon lui, ces variations étaient à prévoir et il n’y a pas forcément lieu de paniquer.

Sur l’ensemble de la première semaine de février, l’indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones, a perdu pas moins de 5,2 % de sa valeur. Le marché des actions aux États-Unis a observé sa perte la plus importante en plus de six ans, le 5 février. Du côté canadien, la Bourse de Toronto a terminé la semaine avec un recul de 5 %. Son indice composé S&P/TSX a perdu 310,8 points pour clôturer à 15 034,53 points.

« Tout porte à croire qu’il y a une corrélation entre l’augmentation de 2,9 % sur douze mois des salaires aux États-Unis et le mini-krach boursier qu’on vit présentement. Quand les salaires augmentent de telle façon, ça fait craindre une inflation. Une des manières pour la banque centrale de contrer l’augmentation des prix est d’augmenter ses taux d’intérêts. Par contre, sous le spectre d’une augmentation des taux, les ménages dépensent moins et les emprunts sont plus chers. Je ne pense pas qu’il faut s’inquiéter de ce mouvement pour l’instant. Cela ressemble plus à un mouvement de réajustement d’un marché qui était surévalué », explique M. Lacasse.

La Bourse canadienne a semblé retrouver son élan au moment de la fermeture des marchés le 12 février, ayant repris plus de 200 points. Sur le marché des devises, le dollar canadien a lui aussi repris 0,04c US par rapport au vendredi précédent, clôturant à 79,35c US. Même constatation du côté américain, les principaux indices boursiers ayant repris une partie des pertes accumulées la semaine d’avant. Respectivement, les principaux indices américains se sont établis comme suit : le Dow Jones, le NASDAQ et le S&P 500 ont fini en hausse de 1,7 %, 1,6 % et de 1,4 % à la fermeture du marché.

L’impact des variations au Québec

Interrogé à savoir quel impact de telles variations des bourses peuvent avoir sur les contribuables et les entreprises du Québec, M. Lacasse répond : « La baisse de valeur de certaines actions peut présenter une opportunité pour les investisseurs québécois. Considérant qu’on ne pense pas que la crise présente soit durable, certains pourraient en profiter pour acheter des actions alors qu’elles sont basses. Par contre, cela pourrait aussi diminuer la valeur des fonds de pension de certains investisseurs. »

Les contribuables ne sont pas les seuls à être influencés par les variations boursières, les entreprises du Québec le sont aussi. « Quand les taux d’intérêts montent pour contrer une inflation potentielle, cela nuit aux entreprises puisque cela réduit leurs marges bénéficiaires. Pour une entreprise comme Couche-Tard qui fait des croissances par acquisitions, l’augmentation des taux va augmenter leurs coûts. »

Fondé sur la spéculation, le marché boursier récompense le risque. L’économie mondiale étant ce qu’elle est, les indices boursiers seront toujours sujets à des variations régulières. Mieux vaut donc avoir un portefeuille diversifié qui permettra d’être serein en temps de mini-krach.