Certains secteurs économiques de la ville de Québec éprouvent des difficultés pour recruter des employés. C’est le cas du domaine de la restauration, qui vit une grave pénurie de cuisiniers. Martin Bouchard, chef cuisinier au restaurant le Pub du Parvis, explique les problèmes engendrés par ce manque de main-d’œuvre.

Le domaine de la restauration est présentement le quatrième secteur le plus touché par le manque de main-d’œuvre dans la ville de Québec. Une courte recherche permet de constater qu’une centaine d’offres d’emplois de cuisiniers sont actuellement disponibles sur le site internet « emploiquebec ».

Martin Bouchard est le chef cuisinier du Pub du Parvis situé sur le coin des rues Saint-Joseph Est et du Parvis. Il s’occupe d’engager et de former les nouveaux employés. « En ce moment, on engage le premier qui passe et on se croise les doigts pour qu’il fasse l’affaire. Il n’y a plus de mauvais CV », raconte le chef.

Le manque de main-d’œuvre, surtout au niveau des cuisiniers, ne permet plus aux employeurs de trier les soi-disant mauvais travailleurs. Les mains liées, les restaurateurs doivent donc se rabattre sur des candidats qu’ils n’auraient jamais considérés il y a quelques années. Le manque d’expérience, d’ambition et de talent ne constituent plus des freins lors de l’embauche d’un nouvel employé.

Étant lui-même dans le métier de la restauration depuis plus d’une dizaine d’années, Martin Bouchard pense que les conditions difficiles ainsi que les salaires peu élevés sont les principales causes du manque de main-d’œuvre dans la restauration. Des problèmes de stress, de chaleur intense et d’équipements désuets font partie du quotidien des cuisiniers.

« La restauration, c’est un domaine sous-estimé, méconnu et faussé par les émissions de téléréalité à la « Hells Kitchen ». » Il soutient qu’il faut rendre la profession plus « sexy » à nouveau auprès des jeunes et des moins jeunes en prenant de nouvelles initiatives.

Partage des pourboires, une solution envisageable ?

Pour Martin Bouchard, cette question ne fait aucun doute, il faut que les restaurateurs imposent le partage des pourboires entre tous les employés. « C’est une bonne façon d’attirer les gens en cuisine. En plus d’être une solution juste et équitable, il faut rappeler que le cuisinier est quand même l’artisan derrière le plat qui est servi au client. C’est cette assiette qui indique la plupart du temps le montant que le client va laisser en pourboire », explique M. Bouchard.

Le chef Bouchard croit qu’il y a trop de restaurants pour la population de Québec. Un moratoire qui réduirait le nombre de restaurants en service dans la ville permettrait, selon lui, d’augmenter la qualité des restaurants en place tout en laissant les employeurs se partager adéquatement les cuisiniers de qualité.