A Tokyo, Montréal ou encore Bruxelles, les manifestations en soutien aux femmes iraniennes continuent. Parmi les participants à ces manifestations, certains sont d’origine iranienne et ont encore de la famille dans le pays, et d’autres n’ont pas de sang iranien et se sentent juste concernés par les causes. Mais peu importe leurs origines, ou leurs motivations, toutes ces personnes veulent se rendre utiles. Et pour les Iraniens, cette aide de l’extérieur est plus importante que l’on peut le croire.
Les récentes manifestations en Iran semblent avoir pris une tournure presque internationale. Initialement, c’était un combat mené en interne, par les femmes iraniennes. Mais l’histoire de Mahsa, les causes que ces femmes iraniennes défendent, les droits qu’elles revendiquent, semblent avoir parlé à d’autres personnes en dehors de l’Iran. Aujourd’hui, des milliers d’hommes et femmes à travers le monde veulent apporter leur soutien de la meilleure manière possible.
Ali a 18 ans et habite dans la capitale, Téhéran. Depuis plusieurs semaines, il vit au quotidien les manifestations sans pour autant y prendre part. « Pour les pays étrangers, le meilleur moyen pour nous aider dans cette situation, c’est de continuer à propager notre message. Il faut essayer de pousser votre gouvernement à prendre des sanctions contre l’Iran ».
Depuis plusieurs semaines, le gouvernement iranien est accablé non seulement par sa population qui semble avoir perdu toute confiance en sa capacité à diriger, mais également par plusieurs autres pays dans le monde. Plusieurs dirigeants comme Emmanuel Macron ou Justin Trudeau ont ainsi pointé du doigt les actes et mensonges du gouvernement de la République Islamique d’Iran. Les manifestations et les mouvements de soutien aux femmes iraniennes qui ont lieu à travers le monde auront donc joué un grand rôle. Elles auront permis de mettre en lumière dans les médias les événements et la situation en Iran.
Rares sont les cas où un événement dans un pays prend une telle ampleur et entraîne autant de manifestations en soutien à cet événement à travers le monde. L’un des derniers exemples le plus populaire en date était le cas de Georges Floyd en 2020 et le mouvement Black Lives Matter qui s’en est suivi.
Du côté du gouvernement iranien, des mesures semblent déjà se dessiner pour essayer de stopper les protestations dans le pays. Ainsi, on parle par exemple d’une proposition pour retirer certaines lois concernant le port du voile. Mais selon Ali « Nous avons atteint un point de non-retour. Retirer les lois sur le hidjab ne suffira pas. Plus personne n’a confiance envers le gouvernement et ils vont finir par perdre leur pouvoir d’une façon ou d’une autre. »
« Ça nous touche énormément ici en Iran de voir que des gens à travers le monde souhaitent nous aider. Je dirais que le meilleur moyen pour ça, ce serait de signer des pétitions et de faire résonner notre voix dans leur pays. » déclare Leila, une jeune femme de 26 ans habitant Téhéran. Selon elle, l’une des armes principales du gouvernement iranien, c’est la désinformation qu’il propage à travers le monde.
Ce qui a d’abord commencé comme un mouvement d’indépendance lancé par les femmes iraniennes, semble aujourd’hui se transformer en une grande révolution nationale visant à faire tomber le gouvernement. Avec les rassemblements et manifestations en soutien à ces femmes, les causes et valeurs, partagées par des milliers de personnes à travers le monde, ont indirectement apporté le soutien des plus grandes puissances du monde, à la population iranienne. Il restera à voir si ces puissances décident de prendre part au conflit à un moment donné.
En attendant, les affrontements se poursuivent dans les rues plus de deux mois après le début des événements. Et au vu de l’avis des Iraniens dans leur pays, ces affrontements ne risquent pas de s’arrêter de sitôt.