UNIVERSITÉ LAVAL — C’est devant un public multi générationnel de 150 personnes qu’Alban D’Amours, auteur du rapport D’Amours, et trois autres conférenciers d’expertise se sont réunis lundi soir au pavillon Desjardins de l’Université Laval pour traiter de la situation préoccupante des régimes de retraite québécois. Selon M. D’Amours, les jeunes doivent entreprendre le plus rapidement possible la planification de leur propre retraite. C’est une obligation sociale.

Tous les conférenciers – Alban D’Amours, Daniel Coulombe, Youri Chassin et Frédéric Hanin – s’entendent pour dire que le problème date des années 1980-1990, alors que les programmes de retraite généraient des surplus financiers. Au lieu de conserver cet argent pour faire face aux embûches éventuelles – variation des taux d’intérêt, crise économique –, les surplus ont été distribués aux entreprises, créant ainsi un énorme trou financier pour les retraités d’aujourd’hui.

Solutions divergentes

Là où les conférenciers – et la situation est la même dans la population – ne se sont pas entendus, c’est lorsque vient la question des solutions. Ils ont alors l’impression de se retrouver dans un débat «gauche-droit ». Comme l’a mentionné M. Chassin, spécialiste en sciences économiques : «est-ce une responsabilité collective ou une responsabilité individuelle?».

Le rapport D’Amours adopte une position plus collective en proposant de prôner les régimes à prestation, d’améliorer la gouvernance, d’établir une rente de longévité – qui permettrait de garantir un revenu jusqu’à la fin de nos jours puisque l’espérance de vie est plus élevée. Il présente également l’idée de réinventer la place de l’épargne personnelle, proposition qu’approuve M. Coulombe, docteur en comptabilité et vice-président du comité du régime de retraite des professeurs de l’Université Laval.

Quant à lui, M. Chasson doute de la pertinence de réduire le salaire des travailleurs pour leur garantir une belle fin de vie. Il considère que le revenu des travailleurs peut leur être nécessaire à certains autres moments de leur vie, comme à celui d’avoir des enfants. Il croit que la classe moyenne peut arriver à épargner autrement, par l’achat d’une maison par exemple. À ses yeux, lorsqu’elle sera payée en totalité, ça représentera une épargne énorme pour ces gens.

La conférence s’est terminée par un droit de parole au public, durant lequel plusieurs points de vue reposant sur l’inquiétude et la frustration des citoyens ont pu être exprimés.