Québec – Le tourisme représente pour de nombreux pays un apport économique nécessaire, si ce n’est indispensable. Parmi ces nations, le Canada se retrouve régulièrement dans la liste des pays les plus recherchés par les touristes du monde entier. Mais derrière l’arrivée de millions de touristes se cache une réalité économique et humaine qui peut chambouler les villages canadiens.
Au Québec, la province canadienne la plus visitée du pays, ce sont approximativement 30.000 entreprises qui sont liées – directement ou indirectement – à l’industrie touristique. Plus de 21.000 d’entre elles sont implantées en dehors de la ville de Québec et de Montréal. On estime que cela représente plus de 300.000 personnes qui travaillent dans le tourisme hors des grandes agglomérations, pour près de 30 millions de visiteurs annuels. Pour les villages et les petites villes de la province québécoise, accueillir, divertir et contenter une telle manne de touristes représente un défi majeur.
Ainsi, entre 2000 et 2012, les recettes touristiques au Québec ont presque doublé, représentant aujourd’hui près de 13 milliards de dollars.
Yanick Morin, Directeur Général de la Ferme 5 Étoiles, a accepté de répondre aux questions de L’Exemplaire. Il revient notamment sur le besoin vital de proposer toujours plus d’activités aux touristes et sur les difficultés de vivre du tourisme au Québec.
Même si les entreprises québécoises doivent faire les efforts nécessaires pour satisfaire la demande touristique, il est primordial pour elles de travailler de concert avec les municipalités et les organismes en charge de faciliter la venue de ces visiteurs. Selon le rapport Country RepTrakMC datant de 2014, le Canada arrive en effet en seconde position parmi les pays ayant la meilleure réputation touristique au monde. Il apparaît impensable que le Québec puisse continuer à attirer des touristes sans que les organismes officiels ne s’engagent encore plus dans la voie du tourisme.
Ainsi, lorsque l’on regarde le détail des dépenses effectuées par les visiteurs internationaux au Québec, le tourisme représente la 3e dépense. Ce sont près de 10% des achats effectués au Québec par les étrangers qui ont un rapport avec l’activité touristique, loin devant l’industrie des minerais ou du papier, pourtant historiquement implantées au Québec.
L’Exemplaire a rencontré Marjolaine Gagnon, maire de la municipalité de Sacré-Cœur. Elle est revenue pour nous sur les défis de sa ville vis-à-vis de l’évolution du tourisme au Québec.
Le gouvernement québécois a bien compris l’énorme potentiel du tourisme pour sa région. Ainsi, dans le cadre du Plan de développement de l’industrie touristique 2012-2020, le ministère a lancé le Programme d’appui au développement des attraits touristiques. Ce programme permet d’offrir des avantages financiers aux entreprises touristiques de toutes les régions du Québec.
Mais le défi majeur pour le Québec n’est-il pas l’hyper-concentration du tourisme au sein de certaines zones de la région, délaissant le reste du Québec au profit de places bien établies ? Les touristes courent les grandes villes et les activités à thèmes, négligeant le vrai Québec.