QUEBEC — Véronique Denys est la première Québécoise à avoir atteint les sept plus hauts sommets des sept continents. Un exploit qu’elle a raconté lundi 4 novembre lors d’une conférence « Au delà des sommets », organisée par le Club de plein air L’AVAL au PEPS.
L’alpiniste est montée sur l’estrade et a commencé à parler devant l’assemblée de passionnés de montagnes venus en petit comité. Véronique Denys, le sourire aux lèvres a raconté son amour pour l’alpinisme. Ça remonte à ses 16 ans où elle est rentrée dans les Forces canadiennes et qu’elle a découvert les «entrainements à la dure». En 2002, elle est partie au Pérou pour «tester l’altitude». Elle se sentait prête. Et a pris la route pour le camp de base de l’Everest, perché à 4500 mètres d’altitude, en 2004.
Dès 2004, le défi des sept sommets a commencé pour elle. Elle a gravi tout d’abord le Kilimandjaro en Tanzanie de 5 892 mètres. En 2006, elle a fait un arrêt en Europe pour monter sur l’Elbrouz en Russie de 5 642 mètres, puis l’Aconcagua en Argentine, une montagne de 6962 mètres en 2008.
Aux États-Unis, le Mont McKinley de 6 194 mètres fut «un des sommets les plus émotifs», les conditions climatiques étaient extrêmes. Et c’est en 2011 que le moment tant attendu arrive. L’Everest au Népal, cumulant 8 848 mètres. Cette même année, elle a fini son tour des sommets avec la Pyramide Carstensz en Indonésie de 4 884 mètres et le Massif Vinson de 4 892 mètres en Antarctique.
Véronique Denys devient la première Québécoise à atteindre le plus haut sommet de chacun des sept continents. Il faut une certaine rigueur pour réaliser un défi si important. Un entrainement physique méticuleux, mais aussi mental. La difficulté était aussi dans la recherche de financements pour partir en expédition.
Avocate fiscaliste
Pour l’Everest, le budget était de 40 000 dollars. Chercher des commandites «n’est pas de tout repos», car il est vrai que Véronique Denys ne vit pas de l’alpinisme. Elle est avocate fiscaliste. Il a donc fallu qu’elle arrive à combiner sa passion pour les sommets et sa vie professionnelle. Un autre défi de taille.
L’Everest reste tout de même le plus beau souvenir de ses expéditions. Trente minutes «sur le toit du monde, c’était le moment de ma vie». Pour cette ascension, il lui a fallu deux mois.
«Pendant un mois, on mont(ait) et on descend(ait) pour s’acclimater ». L’ascension de l’Everest s’est donc faite par étapes. La montée finale s’est déroulée pendant vingt heures.
«c’est la zone de la mort»
Huit heures de marches pour arriver au dernier camp, mais il est impossible de s’arrêter dormir, «c’est la zone de la mort». Il faut «monter au plus vite (car) le corps meurt à petit feu». Et l’ascension finale a duré 11heures. Une fois en haut, «c’est le bonheur».
Le défi qu’a relevé Véronique Denys est exceptionnel. Seulement 250 personnes dans le monde ont réussi à gravir les sept sommets les plus hauts des sept continents.
Dans la salle les mains se lèvent pour poser des questions. Le matériel utilisé, l’émotion une fois en haut, le mental et sa préparation … Une fois le désir d’ascension des montagnes les plus mythiques est assouvi, «il se passe quoi ?» a demandé une dame dans la salle. «Mon prochain projet ; avoir des enfants », a répondu Véronique Denys. Mais cet amour pour l’alpinisme n’est pas près de s’arrêter tout de suite.