À l’approche de l’Halloween, le site des plaines d’Abraham renoue avec ses racines.

QUÉBEC — Les curieux et plus braves y étaient invités en fin de semaine dernière pour une marche macabre à la tombée de la nuit.  Pendant plus d’une heure et demie, les visiteurs ont découvert, à la lueur des lanternes, les histoires les plus lugubres du parc.

Les crimes, la prostitution, les duels, les châtiments sanglants et les exécutions ont attiré l’attention d’une trentaine de personnes au départ de la tour Martello 2. Sous ses airs du gouverneur James Murray, le guide-animateur de la soirée, Jean-François Desmeumes, guidait à la lanterne tous les courageux venus écouter ces légendes. «Avant de partir, je voudrais que nous nous protégions de tout mauvais sort. Nous risquons beaucoup ce soir, de se promener sur les Plaines et de rencontrer toutes sortes de choses et de gens», a averti le guide, tout sourire. C’est ainsi qu’en petit groupe de 15, les yeux levés vers la pleine lune, la visite guidée a commencé.

Lanterne à la main, les promeneurs ont bravé l’obscurité, à la recherche des frissons d’Halloween. Les petits, mais surtout les grands, ont pu revivre les phénomènes étranges qui s’y produisaient à l’époque : les pendaisons publiques, les messes noires, la discipline militaire dans les tours Martello, la chirurgie au temps de la bataille, entre autres, ont suscité la curiosité.

Une visite qui s’adressait à un public de 13 ans et plus. «C’est une volonté de le faire la nuit. […] Pour les plus jeunes, c’est la journée. Ça fait moins peur, c’est plus convivial comme activité», explique Nancy Bélanger, la préposée à l’accueil.

Durant cette escapade nocturne, les promeneurs sont aux aguets. Aux quatre coins du parc, ils  ne savent jamais sur qui ils vont tomber. Ils en profitent pour visiter les vieux édifices et participent à de drôles de mise en scène. Ils revivent le temps d’un instant quelques moments forts de l’histoire grâce à diverses activités interactives proposées. C’est comme s’ils y étaient. «C’est nécessaire que les personnages soient déguisés, ça ajoute de la pertinence à l’activité. Et puis c’est récréatif», précise Nancy Bélanger. Outre le côté amusement, il s’agit de faire connaître un aspect méconnu, plus lugubre des plaines d’Abraham, du patrimoine et de «préserver notre petit joyau», rajoute-t-elle.

Perpétuée tous les ans, cette activité d’Halloween à la tombée de la nuit attire un public de plus en plus adulte et désireux de connaître ces histoires. «L’Halloween est le moment le plus propice pour ça. Les gens découvrent les origines de cette fête et s’y intéressent beaucoup», raconte Jean-François Desmeumes.