En réponse aux mesures de « rigueur budgétaire » imposées par le gouvernement de Philippe Couillard, le ministère de l’Éducation poursuit la mise en œuvre de la réforme relative aux écoles primaires. Celle-ci est déjà perçue dans les milieux scolaires où certains professeurs constatent une « perte dans la qualité de leur enseignement ».
Le rapport du gouvernement « Budget de dépenses 2015-2016 » souligne que 23,7% du budget total pour 2015 et 2016 est consacré à l’éducation. Concernant l’éducation primaire, le ministère de l’Éducation a assuré qu’il allait investir près de 8,44 milliards $ pour cette année. Malgré ces chiffres, il n’a pas caché que certains secteurs seront touchés par des « resserrements ». Parmi eux, l’école primaire s’est vu imposer d’importantes économies.
Le ministère de l’Éducation a affirmé que 49 milliards $ avaient été investis au sein des commissions scolaires depuis 2010. Mais ces investissements sont insuffisants selon le mémoire de la Fédération des commissions scolaires du Québec. Il rapporte que les compressions de 150 millions pour 2015-2016 représentent « un effort budgétaire total de près d’un milliard $ depuis 2010-2011 ».
Les conséquences des « resserrements »
Cet effort budgétaire comporte des conséquences sur la qualité du service public de l’éducation dans certaines régions du Québec. Ces mesures économiques touchent plusieurs secteurs. Du point de vue administratif, les directions régionales ont fermé. En ce qui concerne les services de garde, une diminution des subventions allouées aux écoles fait augmenter les contributions parentales. Enfin, ces compressions ont des répercussions sur les moyens mis en œuvre à l’école. Une enseignante de l’école Sainte-Odile à Limoilou, qui souhaite rester anonyme, a souligné que la qualité du matériel éducatif était « désuète ». L’école où elle enseigne manque de livres et de jeux éducatifs nécessaires aux activités d’enseignement.
Concernant le budget alloué aux élèves ayant des difficultés d’apprentissage, des troubles ou un handicap, le ministère a déclaré que les efforts étaient maintenus. Il a tenu à rappeler que les dix dernières années 2,28 milliards de $ ont été investis et qu’aucune compression n’a été prévue à ce budget. Pourtant, l’enseignante de Sainte-Odile assure que la prise en charge de ces enfants par les techniciens d’éducation spécialisés reste modeste. De plus, en raison de la politique d’inclusion, certains élèves en difficulté se retrouvent dans des classes où l’enseignement dispensé ne répond pas à leurs besoins.
« La réussite et la persévérance scolaires des élèves québécois sont une priorité », souligne le ministère de l’Éducation. Malgré cet engagement du ministère, une grève aura lieu le 30 septembre prochain afin de dénoncer les compressions budgétaires qui touchent le secteur actuellement.

















