Début octobre, le gouvernement Legault annonçait la fermeture des salles de gym dans les zones rouges du Québec. Cette décision est loin d’avoir fait l’unanimité dans la population car certains qualifient l’entraînement en salle de « nécessité ».  C’est le cas de Raphael Plourde, un sportif et adepte de l’entraînement physique, qui réalise à quel point sa santé mentale et son bien-être sont étroitement liés avec les gyms. Selon lui, il est très difficile de comprendre la décision du gouvernement quant à la fermeture des salles d’entraînement, ces dernières n’ayant presque jamais été des lieux d’éclosion.

L’activité physique, sous toutes ses formes, sert pour plusieurs d’échappatoire. Elle apporte un sentiment de bien-être et peut même bénéficier à une bonne santé mentale. La majorité des saisons sportives étant annulées en raison du Covid-19, la fermeture des gyms est vraiment un choc pour les adeptes d’entraînement. « Ma saison de hockey est annulée, alors je mettais vraiment mon focus sur le gym et c’était de loin mon moment préféré chaque jour », mentionne l’athlète.

Ne pouvant plus participer à sa seule activité quotidienne, Raphael commence vraiment à ressentir les effets négatifs du confinement. « Aller au gym, c’était pour moi un moyen de me déconnecter du monde merdique dans lequel on vie présentement. C’était le seul moment deux heures par jour où je ne pensais pas à tout le négatif qui nous entoure », s’exprime-t-il. Il mentionne aussi que sa santé mentale en a pris un coup. Ce n’est pas seulement sa motivation à s’entraîner qui a diminué, mais bien sa motivation à accomplir quoi que ce soit.

L’annonce du gouvernement a été une surprise pour les propriétaires de salles d’entraînement. Comparativement aux restaurants ou aux bars, les éclosions du Covid-19 ont été très rares dans les gyms. Dans la majorité des salles, chaque client se devait de porter un masque durant l’entraînement, les machines et l’équipement étaient lavés après chaque utilisation, les employés s’assuraient de faire respecter la distanciation sociale et la capacité maximale de clients était drastiquement réduite. Les propriétaires se demandent pourquoi il n’aurait pas été possible de renforcer encore plus ces mesures sanitaires extrêmes au lieu de fermer complètement l’accès aux salles.

Un effet différent à la maison

Dès le début de l’isolement au printemps dernier, certains amateurs ont commencé à essayer de faire des entraînements à la maison. N’ayant souvent pas l’équipement nécessaire et étant entouré de plusieurs distractions, ce n’est pas toujours facile de se motiver à s’entraîner dans son propre domicile. « Je me suis acheté quelques poids et un banc d’entraînement, mais ce n’est vraiment pas optimal. En plus, mon set up est directement à côté de ma PlayStation et j’ai juste le goût de jouer », affirme Raphael. Selon lui, le sentiment de s’entraîner chez soi ne sera jamais le même que d’aller directement à la salle.

L’étrange exception des centres d’escalade

Les propriétaires de salles d’entraînement crient à l’injustice, car ils se retrouvent dans l’obligation de fermer leurs portes alors que les centres d’escalade peuvent rester ouverts. Cette exception est d’ailleurs douteuse pour plusieurs. Les parois des centres d’escalade ne sont pas désinfectées entre chaque client et il arrive même parfois qu’elles ne soient pas nettoyées pendant plusieurs jours. Certains centres permettent même de grimper sans masque. Pourquoi, alors, peuvent-ils rester ouverts, alors que les gyms avaient mis en place des mesures sanitaires beaucoup plus intenses ? Le gouvernement Legault et la Santé publique n’ont jusqu’à maintenant donné aucune réponse sur le sujet.

 

L’équipement sportif étant très coûteux, Raphael a dû payer plus d’une centaine de dollars pour se procurer quelques morceaux. À cause du confinement, l’équipement sportif est pratiquement toujours en rupture de stock et les prix ont augmenté considérablement. (Crédit photo : Jean-Philippe Fortier)