La bibliothèque Gabrielle-Roy organisait le 7 octobre dernier un atelier conférence sur la création de livres numériques. Cet événement s’inscrit dans l’émergence d’un nouveau modèle d’édition de plus en plus accessible : l’autoédition. Christian Marier, président-associé chez Quadrakà et co-responsable de la mise en marché de la plateforme d’édition numérique Hugo, affectionne l’idée que cet outil démocratise l’édition numérique.

Au Québec, jusqu’au tournant des années 2000, un auteur qui souhaitait commercialiser son œuvre devait passer par une démarche d’édition à compte d’éditeur ou bien à compte d’auteur. Les plateformes numériques d’autoédition viennent compléter ces modèles en offrant l’opportunité aux auteurs de produire eux-mêmes les versions numériques de leurs œuvres.

L’autoédition par les plateformes numériques représente un mode de publication idéal pour des œuvres rejetées par des maisons d’éditions traditionnelles, des textes courts ou atypiques. Même si, par cette méthode, l’auteur a davantage de liberté dans sa création et un meilleur contrôle sur l’ensemble de son œuvre, ce n’est pas sans inconvénient.

D’après un sondage réalisé en mars 2016 auprès des membres de l’UNEQ (Union des écrivaines et des écrivains québécois), plus de la moitié des écrivains déclarent être intéressés par l’autoédition numérique. Toutefois, une minorité de membres de l’UNEQ (26 %) se dit familière avec les plateformes d’autoédition. Un nombre encore plus réduit encore (16 %) a déjà publié un livre par l’entremise d’une plateforme d’autoédition. Ces statistiques reflètent les défis liés à cette méthode d’édition, au métier d’auteur-entrepreneur.

« Beaucoup d’artistes ne sont pas capables de se vendre, c’est la raison pour laquelle ils sont représentés par quelqu’un d’autre. Raconter, c’est un métier. Vendre, ça en est un autre »,  confie Christian Marier.

Un nouveau joueur

Fondée en 2015, Quadrakà, l’entreprise québécoise derrière la plateforme numérique d’autoédition Hugo, offre des solutions technologiques Web pour la production de documents numériques destinés aux auteurs et aux entreprises d’édition. « Avec Hugo on ne cherche pas à remplacer l’éditeur, l’idéal serait qu’Hugo soit utilisé en amont de la chaîne de production », nous explique M. Marier. Ainsi, les maisons d’édition recevraient, en premier lieu, le livre techniquement bien monté en format numérique (EPUB), ce qui faciliterait la chaîne de production et assurerait une accessibilité accrue.

Bien que « les gens qui écrivent représentent le marché naturel d’Hugo », pour Christian Marier, l’ambition première de l’entreprise reste de démocratiser l’édition numérique. C’est pourquoi Hugo offre non seulement des gabarits pour la rédaction de romans, mais également des gabarits de rédaction conformes aux normes de l’Université Laval. L’entreprise propose aussi un gabarit « J’aime mon patrimoine » destiné aux écoles du Québec.