Dans le cadre de La Grande Presse, une programmation visant à faire découvrir le monde du cidre avec des visites de cidreries un peu partout au Québec, Allen Demers et Myriam Legault, propriétaires d’un verger à Saint-Nicolas, ont profité de la fin de semaine du 19 et 20 octobre derniers pour faire connaître leurs produits. Leur objectif : diversifier la production de l’entreprise tout en conservant sa vocation locale.
Le verger existe depuis 1985, année où les parents d’Allen Demers avaient concrétisé leur passion pour la cueillette de pommes. Ce n’est qu’en 2016, lorsque lui et sa conjointe ont repris les rênes du verger, que l’entreprise familiale a établi de nouveaux objectifs dans son modèle d’affaires. « On a commencé […] à faire de la cuisine, on a plein de produits cuisinés de la pomme, et faire du cidre également », souligne d’emblée Allen Demers.
Entre quelques dégustations de cidre pour les clients sur place, il explique que la majorité des revenus demeurent issus de l’autocueillette. Diversifier la production permet néanmoins au verger de vendre des produits à l’année, ce qui est profitable à long terme, en plus d’être une solution aux problèmes issus d’imprévus météorologiques.
« Un été, on a eu de la grêle. […] Toutes nos pommes avaient des marques dessus, donc les gens ont acheté vraiment moins. […] C’est entre autres pour ça qu’on transforme maintenant, pour garder un revenu malgré tout », ajoute M. Demers.
Ce dernier ne cache pas son ambition pour la suite. Le verger a déjà une bonne taille, mais il compte l’agrandir pour permettre à une nouvelle génération de pommiers de pousser. Tout ça dans le but d’augmenter la production de cidre et pour devenir un producteur local important dans le milieu. C’est pour cette raison que le couple participe depuis quelques années à La Grande Presse, en faisant déguster ses produits aux visiteurs.
Des ambitions, mais pas avec la SAQ
Parmi leurs objectifs figure la possibilité d’ouvrir des points de vente à Montréal, un marché très attrayant pour les producteurs de cidre. Il est toutefois « zéro question », pour eux, de faire affaire avec la Société des alcools du Québec (SAQ), et ce, en guise de solidarité avec leurs confrères producteurs d’alcool.
« Je trouve ça absolument effroyable ce que la SAQ fait à tous les distillateurs québécois. […] Elle fixe un prix, puis les distillateurs, même ceux qui vendent les produits sur place, à leur entreprise, sont obligés de donner une redevance à la SAQ », poursuit Allen Demers.
En plus de la dégustation de cidres et de jus de pomme chaud, les propriétaires du verger ont inclus une nouveauté dans la programmation, cette année, en invitant une productrice de fromage de chèvre de Montmagny, Catherine Lapointe.
Les visiteurs ont pu goûter à ses produits, en plus d’observer ses chèvres présentes sur place pour l’occasion. Pour elle, il est important de faire des partenariats entre producteurs locaux pour se démarquer sur les marchés agricoles.
« Je m’efforce de fabriquer des fromages différents avec des produits locaux, comme là, je suis en train de faire la mise au point d’un fromage qui va être avec leur cidre Chouchen », illustre-t-elle.
