Le Pavillon de l’Éducation Physique et des Sports (PEPS) de l’Université Laval offre près d’une centaine d’activités sportives. Considéré actuellement comme le plus grand centre sportif à l’Est du Québec, le PEPS est muni de nombreuses installations. Il se révèle accessible aux personnes en situation de handicap, mais il lui manque un service dédié à l’information, au conseil et à l’aide aux étudiants handicapés qui souhaitent faire du sport.

En effet, il semble n’exister aucun individu référent ou bureau associé à ce type de service, que ce soit au sein de l’infrastructure même ou auprès du bureau d’accueil et de soutien des étudiants en situation de handicap.

C’est d’ailleurs ce qu’a vécu Julie, étudiante à l’université Laval et adepte régulière du PEPS, lorsqu’elle a tenté de se renseigner pour l’un de ses amis en fauteuil roulant qui désirait pratiquer une activité sportive. « Je suis allée à l’accueil. La réceptionniste m’a expliqué qu’il devait se présenter et, qu’à ce moment là, elle se chargeait de lui ouvrir l’entrée principale ». Mais une fois arrivée au local, les choses se compliquent.

« J’ai demandé si mon ami, handicapé moteur, pouvait faire du sport au PEPS. La première personne à qui je me suis adressée ne savait pas, elle s’est adressée à son collègue. Il lui a dit que c’était rare. Ils m’ont dit qu’il n’y avait pas de sport spécifiquement pour les personnes à mobilité réduite au PEPS et qu’il devait plutôt s’adresser à un centre de réadaptation pour les déficients physiques qui serait plus apte à l’encadrer ». Un bâtiment assez reconnu pour accueillir les équipes handisports.

Une anecdote que confirme, en la nuançant, Alexandre Batitkha, étudiant à l’Université Laval qui se déplace en fauteuil roulant depuis son accident de voiture en 2001.

Très sportif, il combine musculation et vélo à bras, cinq jours sur sept. Particulièrement autonome et dans une réelle volonté d’être indépendant, il se bat pour ne plus être différencié de ceux « qui sont debout ». Un badge spécial lui permet d’accéder à l’ascenseur et par conséquent à tous les étages du PEPS. Le complexe sportif ne lui pose aucun problème en terme d’accessibilité, mais « tout dépend du handicap », nuance-t-il.

Sur 1300 étudiants en situation de handicap qui ont eu recours aux services du bureau d’accueil des étudiants handicapés pour l’année 2014-2015, 18% d’entre eux ont un handicap physique ou sensoriel et 7 % ont un handicap moteur. La plupart semblent pratiquer une activité sportive au sein du PEPS. C’est pourtant un bâtiment déclaré d’accessibilité moyenne pour les personnes à mobilité réduite selon le rapport 2013/2014 sur l’accessibilité architecturale au sein de l’Université Laval.

Le classement s’effectue du rang « très grande accessibilité » au rang « difficile accessibilité ». L’accessibilité moyenne correspond à l’avant-dernier niveau. Il se caractérise par peu d’entrées, quelques locaux inaccessibles, peu de salles de toilettes, d’ascenseurs et de téléphones adaptés.

Encore beaucoup de sensibilisation à faire

« La responsabilité de l’aménagement du PEPS revient a son propriétaire donc à l’université Laval », explique Mickael Watkins, le porte-parole de l’Office des Handicapés à Québec (OPHQ). «  Dans un lieu comme celui-ci, le devoir de l’organisation est de s’assurer que leur endroit est ouvert à quiconque veut y accéder, en se basant sur des notions d’accessibilité universelle».

L’OPHQ déplore qu’il y ait encore beaucoup de sensibilisation à faire au Québec face à ces questions. « On parle quand même de 8 à 9% de la population… Il n’y a pas longtemps, on intervenait à Montréal où des hôtels en construction n’étaient pas aux normes. Les personnes qui gèrent ce genre de projet vont dire qu’ils ne pouvaient pas assumer financièrement, mais c’est un non-argument. Ce qui coûte cher, c’est de faire les modifications par la suite. Si en amont, on construit quelque chose de déjà accessible, c’est moins coûteux que de devoir se rattraper en aval. »