QUÉBEC- Le contexte d’austérité budgétaire annonçé  du gouvernement Couillard inquiète les syndicats du secteur scolaire et du soutien cégeps de la Fédération des employées et employés de services publics de la CSN (FEESP-CSN) en vue des négociations sur le renouvellement des conventions collectives du secteur public qui expirent en mars prochain.

Le syndicat s’inquiète de possibles coupures supplémentaires dans le personnel de soutien des écoles. Selon la CSN, de nouvelles compressions auraient pour effet d’augmenter de nouveau la charge de travail des employés restants. « La tâche des employés de soutien des cégeps s’est alourdie considérablement au cours des dernières années et nos membres ne veulent plus faire les frais des mauvaises décisions du gouvernement quant aux finances publiques du Québec. », affirme Johanne Cadieux, présidente du Secteur soutien cégeps de la FEESP-CSN dans un communiqué de presse.

La surcharge de travail constitue le thème central des deux cahiers sectoriels de demandes déposés par la FEESP aux bureaux des Comités patronaux de négociation jeudi dernier. Le cahier des demandes patronales devrait être déposé d’ici la période des fêtes.

La CSN craint aussi que le gouvernement adopte un projet de loi mammouth en éducation comme le projet 10 en santé. Selon la CSN, cela mènerait à une centralisation des pouvoirs autour du ministre. De moins en moins de pouvoir serait donné aux gens sur le terrain qui ont l’expertise.

Des demandes spécifiques

Pour les 30 000 employés de soutien scolaire des secteurs primaires et secondaires, la surcharge de travail, la santé, l’efficacité, l’organisation du travail et la précarité d’emploi sont des enjeux qui feront partie de la prochaine négociation avec Québec. 

En ce qui concerne les employés de soutien du secteur collégial, c’est le renouvellement de la main d’oeuvre dans le réseau qui pose problème. « Notre cahier contient des pistes concrètes intéressantes pour attirer et retenir le personnel de soutien dans les cégeps. », précise Johanne Cadieux.

« Les revendications qui se trouvent dans nos deux cahiers ont fait l’objet d’une profonde réflexion et reflètent fidèlement les préoccupations de nos membres », affirme Danielle Beaulieu, présidente du secteur scolaire de la FEESP. « Nous avons des propositions quant à l’organisation du travail qui répondent de façon concrète à des problématiques bien réelles », précise-t-elle.

C’est au terme de rencontres et de consultations auprès des membres et des syndicats locaux que la FEESP a énoncé ses demandes spécifiques. « Il s’agit d’un aller-retour de plusieurs instances et de plusieurs acteurs du milieu scolaire pour en arriver à ce cahier de demande », précise, Katerine Desgroseilliers, conseillère syndicale du secteur public à la CSN.

Inquiétudes sur le terrain

Dans les écoles, les employés de soutien sont inquiets des négociations à venir en raison des coupes déjà annoncées dans le réseau public. Thérèse Laflamme, éducatrice en service de garde à la Commission scolaire des Navigateurs, craint les futures négociations avec le gouvernement. « Les éducatrices comme moi sommes des employés de soutien des écoles. J’ai peur que ce soit les enfants qui paient encore le prix s’il y a des changements dans nos conditions de travail », affirme-t-elle.