QUÉBEC — À 23 mois de l’échéancier de construction de l’amphithéâtre multifonctionnel, les chances que le projet fracasse le plafond de 400 millions de dollars semblent s’amenuiser.

Le maire sortant Régis Labeaume a annoncé que 14 nouveaux contrats ont été octroyés, ce qui porte à 85% la proportion de contrats devant être accordé pour le projet. Cette proportion a passé à 96% cette semaine.

Il nous a toutefois été impossible de préciser la nature de ces contrats, ni même les montants engagés.

Rappelons que trois contrats (aménagements intérieurs, aménagements extérieurs et sièges d’estrades) étaient encore en étude de conformité lors de l’annonce de la Ville de Québec, la semaine dernière.

Une place publique

Jusqu’ici, les montants totaux dépensés représentent 8 millions de dollars en moins que les prévisions faites initialement. Ce surplus s’ajoute à une réserve de 43 millions de dollars prévus pour les contingences et les risques, une somme qui représente 11% du budget initial de 400 millions.

Devant les journalistes rassemblés à l’Hôtel de Ville de Québec pour l’occasion, le maire sortant Labeaume a affirmé vouloir donner vie à sa grande place publique devant le futur colisée en pigeant à même ces économies réalisées.

Il s’est par ailleurs montré confiant, mais prudent vis-à-vis des chiffres avancés. «On ne veut pas crier victoire aujourd’hui parce que ce serait irresponsable, mais honnêtement, ça ressemble à ça», a-t-il dit, avec une réserve convenue.

Prudence

Une retenue qui est partagée par François Picard, vice-président sortant au comité exécutif de la Ville de Québec, également présent à la conférence de presse. Ce dernier a fait valoir la possibilité que des risques s’avèrent au cours des 23 mois restant à la construction de l’amphithéâtre. Questionné sur le sujet, M. Picard a évoqué une possible grève dans la construction au cours de l’été 2014 ou encore des problèmes liés à la conception.

Rejoint à son bureau situé à Saint-Nicolas sur la rive sud de Québec, le directeur d’Everest Instrumentation M. Yvan Bilodeau a accepté de nuancer les propos tenus par l’administration Labeaume. Lui-même habitué de soumissionner sur plusieurs projets dans la grande région de La Capitale, l’ingénieur électrique de formation a soulevé la possibilité que la marge acquise jusqu’à ce jour soit en partie grugée par les avis de modification, nombreuse sur ce type de chantiers. De plus, selon lui, «il ne faut pas exclure la survenue d’événements exceptionnels hors du contrôle de la Ville de Québec, voire même de celui des entrepreneurs engagés.» 

Au moment d’écrire ces lignes, les travailleurs s’affairent à ériger la structure d’acier de l’amphithéâtre. On peut d’ailleurs voir sur le chantier plusieurs grues chargées de l’installation des poutres. Un peu plus d’un an après le début des travaux, l’immeuble de plus ou moins 20 000 sièges commence à prendre forme.