L’Accord États-Unis-Mexique-Canada a été signé par Justin Trudeau et par Donald Trump le 30 septembre dernier. Depuis, des producteurs laitiers partout à travers le Québec, comme Audrey Cossette, manifestent leur mécontentement à l’égard du nouvel accord. Selon elle, il s’agit d’une grave perte pour l’industrie laitière canadienne et l’accord aura des conséquences explosives pour les producteurs laitiers.  

« Des effets positifs de cet accord, il n’y en a pas. Même autour de moi, je ne vois pas d’effets positifs. Le mot catastrophique résume bien la situation », explique Audrey Cossette, agricultrice et nouvellement propriétaire d’une ferme laitière à Rivière-du-Loup. En effet, sur le terrain, il s’agit d’une perte supplémentaire de 3,9 % qui vient s’ajouter aux autres concessions que les agriculteurs ont dû faire avec l’Accord de partenariat transpacifique. Les pertes totalisent maintenant 9 %, ce qui représente 27 jours de production d’une ferme laitière, comme celle d’Audrey Cossette.

Le nouvel accord touchera également le prix du lait payé au producteur, car le transformateur aura un volume de lait plus grand à traiter. Le litre de lait est d’ailleurs descendu à 64 cents le litre ce mois-ci, ce qui couvre à peine les frais de production des agriculteurs. Le dernier désavantage majeur du nouvel accord est en lien avec la gestion de l’offre. Avant, l’industrie vivait d’elle-même, sans l’aide du gouvernement. Pour compenser les pertes, le gouvernement fédéral devra accorder des subventions aux agriculteurs. Ainsi, indirectement, les contribuables devront débourser pour ces subventions.

Produits laitiers américains de moindre qualité 

Les producteurs canadiens sont suivis de près par des inspecteurs qui s’assurent que tout est bien en règle. Autant au niveau de la qualité du lait, du respect des normes environnementales et de la santé animale. Il y a d’ailleurs un plan agroenvironnemental qui empêche les agriculteurs d’étendre abusivement du fumier, afin de respecter l’environnement. « Aux États-Unis, ils n’ont pas de normes environnementales strictes, ni de plan environnemental comme ici au Canada », explique la productrice laitière.

Des hormones de croissance, qui font en sorte que les vaches produisent plus de lait, sont utilisées aux États-Unis, mais interdites au Canada pour la santé des animaux et des consommateurs. En effet, avec cette hormone, il y a un dépôt de mélamine qui se forme dans le lait et qui ne peut être retiré. De plus, la règlementation pour assurer une qualité de vie aux animaux n’est pas encadrée strictement aux États-Unis. « Ils n’ont pas beaucoup de normes à respecter et ils n’ont pas les mêmes pensées qu’ici. Leur production et leur roulement sont mis de l’avant au détriment de la santé animale », souligne Audrey Cossette.

L’agricultrice rappelle l’importance d’acheter des produits laitiers d’ici afin de favoriser l’économie canadienne et la santé des Canadiens. Pour repérer les produits en épicerie, il suffit de chercher le logo de la vache bleue qui est représentative des produits canadiens.