QUÉBEC — L’air de la ville de Québec est malade. C’est ce qu’a affirmé André Bélisle à la quarantaine de personnes présentes lors de sa conférence sur la pollution atmosphérique, mercredi le 23 octobre. Véronique Lalande, qui a lancé, il y a un an, le débat sur la poussière rouge dans Limoilou, a profité de l’événement pour annoncer qu’elle souhaitait multiplier les actions plus radicales afin de faire bouger le dossier au cours de la prochaine année.

Militant depuis de nombreuses années au sein de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), M. Bélisle pense qu’une part de la solution au problème se trouve à sa source. En effet, comme la plus grande partie de la pollution de l’air est causée par les modes de transport, s’attaquer aux émissions de gaz par les voitures est primordial.

«On vit en 2013, c’est impossible de penser qu’on va pouvoir arrêter le monde de voyager, mais on peut leur offrir des meilleures solutions que de prendre leur voiture en ayant un meilleur système de transport en commun et en facilitant l’accès aux voitures hybrides et aux bornes de recharge», commente-t-il. Avec l’agrandissement faramineux du parc automobile, André Bélisle pense que le gouvernement devrait se tourner vers des solutions concrètes comme des taxes supplémentaires sur les VUS (véhicules utilitaires sport) ou les voitures à grande consommation.

«J’invite les gens à revendiquer le droit à un environnement sain, car en prenant les mesures nécessaires pour protéger l’air qu’il respire, le Québec peut devenir un leader comme il l’a été avec les gaz de schiste », soutient le conférencier.

Véronique Lalande, quant à elle, explique qu’elle sent une sensibilisation de la part des candidats de la campagne municipale, mais sans voir un réel engagement de leur part. « Bien sûr, j’ai été approchée par les candidats, on a pris des photos et on a parlé, mais comme j’ai dit que je n’allais soutenir la campagne de personne et que je ne militais que pour servir notre cause, la qualité de l’environnement, ce n’est pas allé plus loin», explique-t-elle.  

Selon elle, c’est un débat qui concerne tout le monde. C’est pour cette raison qu’elle souhaite aller plus loin dans ses démarches au cours de la prochaine année. Sans annoncer précisément une mesure prochaine, elle mentionne certaines idées.

«Parfois, j’ai envie d’écrire un courriel aux propriétaires des bateaux de croisière touristique qui s’arrêtent à Québec pour leur dire de se méfier, que leurs clients pourraient se heurter à la colère des citoyens d’ici », laisse-t-elle tomber. Mme Lalance explique que des actions plus radicales seraient aujourd’hui justifiées, puisque les démarches polies qui respectaient les règles n’ont mené nulle part.

Bien que la majorité des citoyens présents à la rencontre étaient en accord avec les propos du conférencier, certains avaient des réserves concernant les méthodes utilisées par les groupes militants comme l’AQLPA pour faire valoir leur position avec crédibilité.

«Je suis en accord avec ce qu’on défend ici, mais je pense cependant que pour avoir de la crédibilité, on doit avoir une certaine rigueur et posséder des chiffres solides et scientifiques afin de rivaliser avec les arguments bien établis des compagnies contre lesquelles on se bat», a souligné Andrès Mercano, présent à l’assemblée.

Cette rigueur devrait, selon lui, s’inscrire dans les arguments à prioriser afin d’acquérir un sérieux qui augmenterait le statut des causes défendues. «Les chiffres peuvent servir à appuyer ce qu’on dit. Par exemple, si on savait combien la mauvaise qualité de l’air coûte en frais médicaux à la population, ça pourrait inciter les gens à agir», a expliqué M. Mercano.