Québec – Depuis plusieurs années, au Québec, le cinéma est plongé dans une  baisse profonde et continuelle de sa fréquentation en salle.

Yvan Fontaine, le directeur du cinéma Cartier, implanté à Québec, reconnait que l’évolution du nombre de spectateurs est liée à de facteurs difficiles à chevaucher. Mais il s’y essaie :

Comme le montre ce graphique, la fréquentation des salles est en baisse constante depuis 2009 :

Évolution de la fréquentation des cinémas au Québec
Évolution de la fréquentation des cinémas au Québec

En conséquence, de nombreuses salles de cinémas ont fermé leurs portes. Ainsi, entre 2009 et 2013, ce ne sont pas moins de 25 établissements qui sont disparus, pour un total estimé fin 2013 à 101 établissements pour l’ensemble du Québec. Même chose du côté du nombre d’écrans (un écran = une salle de cinéma). Estimé à 793 écrans en 2009, le parc québécois a perdu plus de 7% de salles. Hors des grandes villes, il est de plus en plus difficile d’accéder à une salle de cinéma.

Les salles s’adaptent

Et pourtant, le modèle québécois de distribution cinématographique semble résister à la pression économique. Le recours à de nouveaux modes de financement permet aux gérants d’établissements de maintenir leurs salles ouvertes. De plus, depuis la fin des années 2000, le gouvernement québécois s’est lancé en guerre face aux téléchargements illégaux qui ont un impact direct sur la fréquentation dans les cinémas. Ainsi, télécharger un film peut coûter jusqu’à 1500 $.

Pour sa part, Yvan Fontaine, le directeur du cinéma Cartier mise sur les nouvelles habitudes de consommation des spectateurs en matière de cinéma.

Les revenus augmentent même

Paradoxe, les revenus liés à la distribution de films dans les salles québécoises ont augmenté de plus de 2% durant les dernières années. Cette progression est rendue possible par deux explications qui se complètent. Le prix des billets a augmenté, se stabilisant en 2014 à près de 7,60 $. Dans le même temps, les films proposés en version 3D sont plus chers pour le spectateur. Ce surcoût s’explique par une réalisation technologiquement plus onéreuse pour les studios de cinémas. Le tarif moyen du ticket pour la 3D grimpe à 10,32 $.

Un autre facteur d’importance à prendre en compte est le taux d’occupation des cinémas québécois. En 2013, pour la quatrième année consécutive, ce taux s’est établit à 11 %.

Les films québécois écopent

Par contre, selon l’Observatoire de la culture et des communications du Québec, plus le cinéma est proche d’une grande ville comme Montréal ou Québec, plus faible est la diffusion de films québécois. Les films québécois ont attiré 1,2 million de spectateurs en 2013, soit une baisse de près de 50 % par rapport à 2011 !

De plus, le graphique suivant montre distinctement la diminution de la part de marché du cinéma québécois au Canada. Malgré un léger accroissement en 2009, sa part est en chute libre depuis 2005. En 7 ans, elle a ainsi été divisée par quatre !

« Évolution de la part de marché du cinéma québécois au Canada »
« Évolution de la part de marché du cinéma québécois au Canada »