QUÉBEC — Les rebondissements ont été au rendez-vous en cette campagne électorale de 2014. Le PQ donné gagnant début mars a cédé sa place de favori aux libéraux qui devraient l’emporter de neuf points selon le dernier sondage Léger Marketing. La lutte devrait néanmoins être serrée dans près d’une trentaine de circonscriptions, dont au moins une douzaine aux mains de la Coalition Avenir Québec.

Le parti de François Legault, qui a récolté 27% des voix lors du scrutin de 2012, était perçu comme le grand perdant au moment du déclenchement des élections avec 15 % des intentions de vote. La CAQ termine toutefois la campagne en force avec 23 % d’appuis selon le dernier sondage Léger. Le Parti Québécois, qui trônait à 37% dans les sondages, sort ébranlé de la course puisqu’il se situe désormais à 29 % selon le même sondage. Le PLQ, à 35 % d’appui en début de campagne, termine quant à lui la course à 38%.

La profession de foi souverainiste de Pierre-Karl Péladeau est identifiée comme l’élément déclencheur qui a mené au déraillement du plan de match du Parti Québécois. Ce dernier s’est retrouvé au cœur d’une élection référendaire imprévue qui a semblé braquer de nombreux citoyens. Les libéraux, leur chef en tête, ont plongé dans la brèche qui s’ouvrait. Les questions éthiques qui se sont imposées dans un deuxième temps ont ébranlé tour à tour les deux principaux partis. Cette campagne, ponctuée de nombreux rebondissements, laisse planer un doute quant à l’issue du vote.

Les comtés à suivre

Dans la région de Québec, plusieurs comtés sont à surveiller selon l’agrégateur de sondages du Journal de Montréal. La CAQ qui avait remporté un franc succès en 2012 dans la Vieille Capitale pourrait bien céder quelques fiefs au Parti Libéral. Des circonscriptions comme Charlesbourg et Vanier-Les-Rivières risquent ainsi de changer de camp. La lutte devrait être serrée à Lévis entre le député caquiste Christian Dubé et son adversaire libéral Simon Turmel. Mais la grande surprise pourrait bien venir de Taschereau, unique fort péquiste de Québec, puisque la députée et ministre sortante Agnès Maltais y est légèrement devancée par son adversaire libéral.

François Legault, Philippe Couillard et Pauline Marois pourraient également se heurter à quelques difficultés dans leurs circonscriptions respectives de l’Assomption, Roberval et Charlevoix. À l’instar d’Agnès Maltais, d’autres ministres sortants pourraient connaître une défaite. Diane de Courcy dans Crémazie, Yves-François Blanchet dans Johnson, Réjean Hébert dans Saint-François se préparent à une chaude lutte.

Le combat s’annonce serré dans la circonscription de Saint-Jérôme où le candidat Pierre-Karl Péladeau luttera au coude à coude contre le caquiste Patrice Charbonneau. Dans La Pinière, Fatima Houda-Pépin, ancienne députée libérale devenue indépendante, est donnée perdante contre le libéral Gaétan Barrette. À Montréal, la circonscription de Sainte-Marie-Saint-Jacques est sous le feu des projecteurs. Québec Solidaire pourrait en effet conquérir un troisième siège en l’emportant dans ce comté traditionnellement péquiste avec sa candidate Manon Massé.

Le député péquiste et ancien leader étudiant Léo Bureau-Blouin semble pour sa part en difficulté dans sa circonscription de Laval-des-Rapides. Il pourrait bien céder sa place à Saul Polo, candidat et président du Parti Libéral. Par contre, la candidate péquiste Martine Desjardins, également connue pour son engagement étudiant durant le printemps 2012, serait susceptible de l’emporter dans la circonscription de Groulx où la lutte s’annonce serrée entre les trois principaux partis.

Une journée de vote sans incident

Au moment où l’on publie ces lignes, le scrutin se déroule sans incident outre une boîte de scrutin qui aurait été aperçue dans un restaurant McDonald de la région de Montréal. À 17h30, le Directeur général des élections indiquait que 52,81 % des électeurs s’étaient prévalu de leur droit de vote, incluant les 19,27 % du vote par anticipation. Ce taux était à 52,74 % à la même heure le jour du scrutin de 2012. C’est dans la circonscription de Jean-Talon que le taux de vote est le plus important avec près de 60 %. Les principaux chefs ont voté un peu plus tôt dans leurs circonscriptions et se sont drapés dans le silence depuis, retranchés près des leurs pour prendre connaissance du verdict des électeurs.

À la dissolution de l’assemblée, le 5 mars dernier, le PQ détenait 54 sièges, contre 49 pour les libéraux, 18 pour la CAQ et 2 pour Québec solidaire.