Journée nationale de la vérité et de la réconciliation : un jour c’est bien, 365 jours c’est mieux

La Journée nationale de la vérité et réconciliation avec les peuples autochtones a été célébrée le 30 septembre dernier. Lors de cette journée, l’ensemble des Canadiens a pu se remémorer les atrocités que les nations autochtones ont subies à travers les années et tenter de cheminer vers une réconciliation. Rémy Vincent, Grand Chef de la nation huronne-wendat, trouve cependant qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre une vraie réconciliation.

M. Vincent, rencontré quelques jours avant la Journée nationale de la vérité et réconciliation, estime que cette journée amène une « prise de conscience ». Avec une visibilité médiatique accrue, les retombées positives ont été nombreuses selon lui pour l’ensemble des nations autochtones au Canada. En revanche, la journée venait avec de sombres souvenirs des pensionnats, dans lesquels de jeunes Autochtones ont été violés, traumatisés et parfois même tués.

Le Grand Chef de la nation huronne-wendat, Rémy Vincent, est heureux de voir le chemin déjà parcouru vers la réconciliation. Cependant, la position du gouvernement provincial ralentit selon lui ce processus. (Photo : Charles Boisvert / L'Exemplaire)
Le Grand Chef de la nation huronne-wendat, Rémy Vincent, est heureux de voir le chemin déjà parcouru vers la réconciliation. Cependant, la position du gouvernement provincial ralentit selon lui ce processus (photo : Charles Boisvert / L’Exemplaire).

Malgré les efforts déployés d’un océan à l’autre pour tenter de réconcilier le Canada avec les peuples autochtones, il reste encore beaucoup à faire. « Ce n’est pas une journée, c’est 365 jours par année qu’il faut penser à [l’horreur des pensionnats] et qu’il faut créer des liens et faire des rapprochements avec les gens autour de nous », mentionne Vincent.

Le Grand Chef est heureux de voir un intérêt du public à découvrir davantage l’histoire, les traditions et la culture de son peuple : « Il y a présentement un appétit de la part de l’ensemble des Canadiens d’en apprendre sur les Premières Nations. Je pense que cette Journée nationale a créé un réveil assez brutal chez certaines personnes. » Cet intérêt s’est traduit par une plus grande présence touristique à Wendake. En effet, certaines attractions comme Onhwa’ Lumina et le Musée Huron-Wendat ont été fréquentées par plusieurs curieux.

L’inaction du gouvernement provincial dénoncée

Rémy Vincent est heureux des efforts déployés par le gouvernement fédéral. Le fait de décréter une journée fériée légale à travers le pays force les habitants à se rappeler de l’histoire des peuples autochtones et de s’intéresser à eux. Cependant, M. Vincent s’explique mal pourquoi le gouvernement provincial n’a pas emboîté le pas : « Avec le gouvernement provincial actuel, ce n’est pas toujours facile pour les Premières Nations. Ce n’est pas le plus collaborateur des dernières années. »

En effet, le gouvernement de François Legault est selon lui « stable » et « ne bouge pas ». Le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuits, Ian Lafrenière, fait certes beaucoup de publicité et de promotion pour les Autochtones, mais aucune action concrète n’est vraiment entreprise. « Commençons par reconnaître une journée », propose Rémy Vincent.

Selon le Grand Chef, c’est le temps qui arrangera les choses et qui joue en faveur de la réconciliation. Toutefois, M. Vincent souhaite pour le futur que le gouvernement Legault revoie sa position dans les relations avec les Autochtones : « La position du gouvernement provincial est un frein [à la réconciliation] ».