Le 22 septembre 2022, les cinq chefs des principaux partis au Québec, François Legault (CAQ), Dominique Anglade (PLQ), Gabriel Nadeau-Dubois (QS), Paul St-Pierre Plamondon (PQ) et Éric Duhaime (PCQ) ont débattu sur l’accueil des immigrants et le seuil d’immigration. Revenons sur leurs différentes opinions.

Depuis le début de la campagne des élections provinciales 2022, les chefs des différents partis n’ont pas laissé beaucoup de place à la question internationale. Leurs objectifs sont forcément centrés sur le Québec, leur but étant d’atteindre l’Assemblée nationale du Québec. Cependant, l’Assemblée nationale contribue en partie à promouvoir les intérêts de cette région sur la scène internationale. C’est pour cela que l’immigration, grande préoccupation internationale, ne doit pas être laissée de côté. Chaque chef de parti a donné son avis sur ce thème lors du débat des chefs le 22 septembre.

Gabriel Nadeau-Dubois, chef de Québec Solidaire, veut créer un nouveau modèle d’immigration qui permet un meilleur accueil des migrants et leur offrir la culture québécoise pour leur donner le goût du français. Leur solution pour cela est de créer des « Billets culture » d’une valeur de 200$ par personne. Québec Solidaire créerait également des Carrefours d’accueil en immigration partout sur le territoire, pour guider les nouveaux arrivants. Le parti veut aussi investir 230 millions de dollars dans la francisation. Pour eux, les chiffres donnés jusqu’ici ne sont pas travaillés, il faut donner un mandat à des experts afin qu’ils réfléchissent à ce problème et donnent la ligne directrice à suivre.

Selon François Legault, le vrai débat est d’intégrer les nouveaux arrivants dans la langue française. Mais selon lui, afin de conserver le français, il faut limiter le nombre d’arrivants qui ne parlent pas français. M. Legault affirme que l’immigration est une richesse, mais qu’en tant que Premier ministre, son devoir est d’assurer l’avenir du français. Pour la CAQ, la clé serait l’intégration des immigrants à la francophonie québécoise et le maintien de l’immigration francophone à 80%.

Paul St-Pierre Plamondon, chef péquiste, pense qu’il faut donner toutes les ressources nécessaires aux immigrés afin qu’on trouve un bon équilibre entre le seuil et le modèle linguistique. Le Parti Québécois demande que l’immigration soit totalement économique et francophone. Il souhaite également « une vraie loi 101 restructurée ». Le PQ s’engage à réduire les seuils d’immigration à 35 000 nouveaux arrivants par année.

Eric Duhaime, lui, explique que pour qu’un migrant soit bien intégré, il lui faut un bon emploi et s’adapter à la majorité francophone. Pour le Parti Conservateur, le rôle du gouvernement est de s’assurer que les migrants sont capables d’apprendre le français et d’intégrer le marché de l’emploi. M. Duhaime s’inquiète d’observer un recul du français, mais insiste sur le fait que ce n’est pas la faute des anglophones qui ont des droits historiques. Le réel problème vient de la capacité de franciser les immigrants, car la régionalisation est une belle idée, mais reste théorique d’après lui.

Pour Dominique Anglade, il faut promouvoir la langue française et arrêter de penser que l’immigration est un problème. Selon elle, il faut régionaliser l’immigration sans diviser les québécois. Les possibilités sont multiples : donner des cours de français et encourager les immigrés à parler cette langue. Le Parti Libéral a voté contre les projets de loi 21 et 96 car pour eux cela ne représente pas les valeurs qu’ils prônent. Ils estiment que la seule façon de sauver le français, c’est d’en faire la promotion et non en retirant des droits.