Les syndiqués du Front commun, qui proviennent de la CSN, de la FTQ, de la CSQ et de l’APTS, sont en plein cœur de la renégociation de leurs conventions collectives. Les membres de cette alliance revendiquent de meilleures conditions de travail, dans l’éducation, la santé et les services sociaux notamment à travers une hausse de leurs salaires. 

Le gouvernement du Québec propose actuellement une augmentation salariale de 9% sur une période de cinq ans, accompagnée d’un montant forfaitaire de 1000 dollars pour la première année, à ses employés. Selon Magalie Picard, présidente de la FTQ, les offres « insultantes » de la partie patronale « ne reflètent pas le coût de la vie. » Le Front commun demande plutôt une augmentation d’environ 20% sur trois ans. 

Lauriane Gariépy, étudiante au baccalauréat en adaptation scolaire et sociale à l’Université du Québec à Rimouski. (Courtoisie de Lauriane Gariépy)

Cette mobilisation syndicale survient dans un contexte inflationniste et de pénurie de main-d’œuvre. Pour Laurianne Gariépy, future enseignante en adaptation scolaire et sociale, le bras de fer qui oppose les employés du secteur public au gouvernement, bien que pénible, est indispensable. L’annonce d’une grève, juge-t-elle, est la meilleure façon de forcer le gouvernement à agir pour améliorer les conditions de travail et attirer des futurs employés.  

Madame Gariépy a pu constater durant son stage l’état du système d’éducation. Convaincue d’avoir fait le bon choix de carrière grâce à des expériences positives, la jeune femme demeure toutefois perplexe face à certaines décisions gouvernementales. « Parfois, je me demande où vont les priorités du gouvernement. Il a construit deux écoles neuves pour lesquelles, à mon avis, il n’y avait pas d’urgence, alors que d’autres ont de la moisissure dans les cadres de porte. Un jour, il va falloir que le gouvernement répartisse mieux son argent. »

Pour la future enseignante en adaptation scolaire, l’adoption d’un mandat de grève est un signe que les choses changent. En revanche, avance-t-elle, cette situation est regrettable car elle empiète sur le temps de scolarisation des jeunes : « ils ont coupé les sorties scolaires, les rencontres de prof et les comités organisateurs pour les événements. C’est triste pour les enfants. »

Madame Gariépy est d’avis qu’une grève soit indispensable car elle croit fermement que le gouvernement devrait augmenter les salaires et reconnaître davantage le temps de travail. Néanmoins, la jeune femme estime que les propos et les revendications de certaines personnes devraient être plus nuancées: « il y a des profs qui agissent comme si c’était l’emploi le plus pénible, alors que non ».

La grève prévue le 6 novembre concerne essentiellement les travailleurs du milieu de la santé et de l’éducation. Les écoles primaires et secondaires seront en grève de minuit à 10h30. Les cégeps le seront quant à eux jusqu’à midi. Les employés de la santé exercent eux aussi le mandat de grève, mais devront continuer de prodiguer des soins en vertu de la loi sur les services essentiels.