QUÉBEC — Le candidat du Parti québécois Pierre Karl Péladeau a été accueilli à Limoilou par un groupe de manifestants du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU). Ces derniers réclament, de la part du prochain gouvernement du Québec, un plan qui permettra de financer 50 000 nouveaux logements sociaux en cinq ans.

Les membres du FRAPRU ont profité de la venue de Pierre Karl Péladeau à Québec pour manifester leur désir de voir des enjeux tels le logement, la redistribution des richesses et le respect des droits sociaux mis de l’avant par les gouvernements. À leur avis, les décideurs ne cessent d’éviter la question et ne tiennent pas compte des nombreuses familles québécoises à faible revenu. Les manifestants ont également profité de la présence de M. Péladeau pour revendiquer un contrôle de la hausse des tarifs d’Hydro-Québec.  

Cette manifestation, qui n’a donné lieu à aucun débordement, s’inscrit dans le projet du FRAPRU de multiplier ses apparitions publiques durant la campagne électorale. Le Front veut ainsi montrer à la population québécoise et aux gouvernements les besoins criants en matière de logements sociaux partout au Québec.

M. Péladeau n’a pas du tout semblé dérangé par la présence des manifestants. Ne répondant pas à leurs revendications, il s’est contenté de déclarer aux journalistes: «Nous sommes en campagne électorale. On se présente pour être représentant à l’Assemblée nationale et c’est bien normal que les gens fassent valoir leurs revendications. Alors, c’est ça, la démocratie. C’est normal, je pense que tout le monde doit s’exprimer.»

L’enjeu de la pauvreté

Le Parti québécois est le seul parti à avoir abordé la question des logements dans sa campagne électorale. Cependant, les promesses du parti sont loin de satisfaire les revendications du FRAPRU. En effet, Madame Marois promet le financement de 15 000 logements abordables au cours des cinq prochaines années. Or, les données du FRAPRU indiquent que 785 750 ménages au Québec doivent défrayer plus que la norme établie pour se loger, soit plus de 30% de leur revenu. Le problème est d’autant plus alarmant chez les communautés autochtones, notamment au Nunavik. La majorité de la population y vit dans des logements trop petits ou insalubres. La notion de « logements abordables » dans la promesse du PQ inquiète également le Front. En effet, cette imprécision donne beaucoup de latitude au parti, car un logement abordable n’est pas un logement social et n’est pas nécessairement abordable pour tous.

Les 50 000 nouveaux logements sociaux réclamés par le FRAPRU visent à assurer le droit de toute personne à un logement suffisant, à lutter contre l’itinérance et à diminuer les contraintes des autres programmes sociaux. Le Front compte bien continuer à faire parler de lui jusqu’au 7 avril, afin que les chefs Couillard et Legault relancent Madame Marois sur sa promesse électorale et accordent, à leur tour, de l’importance à la question du logement.