La 5e édition de la Foire du disque se tenait début novembre à Québec. En tout, c’est une quarantaine de vendeurs des quatre coins de la province qui sont venus offrir leurs disques aux collectionneurs. Pour l’organisateur Martin Landry, cette cinquième foire est une réussite, l’achalandage étant encore au rendez-vous. Il partage toutefois la crainte de certains vendeurs que la mode des vinyles s’estompe avec le temps.

Dans la salle du centre récréatif de Saint-Roch où se déroulait l’événement, des dizaines de passionnés fouillaient les boîtes de disques à la recherche de la perle rare. Des gens de tous âges sillonnaient les allées et discutaient avec les vendeurs de l’amour de la musique qui les unit. Jean-Philippe Lemieux est l’un de ces vendeurs et il a adoré sa journée : « Je ne me suis pas assis, j’ai vraiment aimé ça, c’est passé super vite ! »

Collectionneur de vinyles depuis 2013, Jean-Philippe a passé son enfance à accumuler les CD et s’est intéressé à cet autre format quand il a constaté que les gens recommençaient à acheter des disques vinyles. La transition s’est faite naturellement pour Jean-Philippe, car il « achète des vinyles qu’[il] aime ». De cette passion est né ce deuxième emploi, lui qui est aussi facteur.

Habitant à Matane, en Gaspésie, il a dû faire plusieurs heures de route pour venir à Québec : « Ça vaut la peine, côté ventes, mais c’est surtout un côté publicité ». Il constate toutefois que, déjà, il doit diminuer ses prix pour attirer les clients. La première édition a été, à ses yeux, la meilleure, car le retour des vinyles y était à son plus fort.

Une tendance qui pourrait s’essouffler

Comme avec toute mode, le danger est que l’engouement renouvelé pour les vinyles s’amenuise au cours des prochaines années. Malgré tout, Jean-Philippe garde espoir que le marché va demeurer suffisamment vigoureux pour permettre à sa petite entreprise de survivre : « Ça va augmenter, mais tranquillement, un peu chaque année ». Même son de cloche du côté de Martin Landry, qui croit que « ça va probablement atteindre un plateau ». Il croit même « qu’on est déjà dedans, mais les ventes sont encore là ».

C’est pourquoi on doit s’attendre à une sixième édition de la foire l’an prochain : « Ça va revenir », insiste Martin Landry, qui constate que l’intérêt, pour le moment, ne faiblit pas. L’augmentation de la publicité a également contribué au succès de cette édition : c’est le résultat du travail conjoint entre le magasin Audiolight, principal partenaire de l’événement, et le porte-parole de l’événement, François Gariépy.

Après tout, l’amour de la musique ne mourra probablement pas de sitôt. Lorsqu’on lui a demandé s’il pensait faire cela toute sa vie, Jean-Philippe a insisté : « Oui, je vais faire ça toute ma vie. Je veux pouvoir léguer ma collection à mes enfants ». Avis aux collectionneurs : des foires du même genre ont aussi lieu à Rivière-Du-Loup et à Montréal.

L’événement proposait des centaines de disques, dont la majorité étaient des vinyles. (Crédit photo : Clémence Mercille)

 

Les vendeurs étaient disponibles pour répondre aux questions des acheteurs potentiels. (Crédit photo : Clémence Mercille)