Le Phoque OFF se veut le festival de musique alternatif de la ville de Québec. Du 11 au 14 février derniers, 64 artistes issus de tous les genres se sont produits dans différents bars des quartiers Saint-Roch et Saint-Sauveur. Pour Patrick Labbé, producteur et directeur artistique de l’évènement, c’est l’occasion pour les nouveaux artistes d’avoir la visibilité qu’ils méritent.

Le Phoque OFF est né du désir de représenter la diffusion alternative à Québec. De prouver aux producteurs, aux agents et aux gérants que le genre a bel et bien sa place sur la scène artistique.  « L’industrie ne faisait pas vraiment de place à l’alternatif. [Le Phoque OFF] fait place aux producteurs, créateurs et aux artistes qui sont issus des scènes alternatives. Ce sont des gens qui fonctionnent en marge des réseaux déjà établis et subventionnés », raconte Patrick Labbé, qui a participé à la naissance du projet il y a quatre ans.

L’évènement se déroule en parallèle avec la bourse RIDEAU à Québec. C’est un rendez-vous annuel pour les acteurs des milieux artistiques et médiatiques francophones d’Amérique. Durant cet évènement, qui s’est déroulé du 11 au 15 février, c’est la chance pour les agents de spectacles et producteurs de présenter leurs artistes devant public, afin de leur donner une vitrine importante.

C’est lors d’un « OFF Rideau », c’est-à-dire une présentation d’artistes moins officiels, qu’est venu au monde le Phoque OFF. « La première édition s’est déroulée au Pantoum qui s’appelait à l’époque Pantoum/Le Phoque, dans le cadre du OFF Rideau », explique M. Labbé. « Ça a fait Phoque OFF, un jeu de mots qui n’était pas voulu au début, mais qui marchait bien dans l’emblème et dans l’esprit de tout ça. » Un clin d’œil pour exprimer à l’industrie culturelle et artistique locale que la musique alternative existe, et qu’elle est bonne.

Stimuler la localité

Il n’y a pas seulement la visibilité des nouveaux artistes qui est en jeu, mais également la vitalité des bars et des lieux de spectacles. Avec la fermeture récente du resto-bar Le Cercle rue St-Joseph, la communauté est précaire. Patrick Labbé et son équipe ont donc sollicité les microbrasseries, bars et salles de spectacles. « C’est notre réseau où nos artistes jouent. Si ces salles-là ne sont pas capables de voir les nouveautés qui s’en viennent, si on n’est pas capable de se rejoindre quelque part, on ne réussira pas à construire la scène pour la rendre en santé et plus maximale. »

Dans le cadre de l’édition 2018, le projet Phoque OFF est en essor total. « C’est une année de transition pour nous. Il y a trois ans, c’était une seule soirée. C’est une explosion, on change le modèle et on améliore la visibilité de l’évènement », assure Patrick Labbé. Toutefois, il ne promeut pas l’évènement dans le seul but d’être populaire et d’attirer le plus de personnes possible. « Le public a toujours été invité, mais cette année on fait un effort majeur en relation de presse et en promotion, pour que ça lève ».