Québec – Après une lutte serrée dans la circonscription de Charlevoix – Côte-de-Beaupré, Pauline Marois perd dans son propre comté, et lègue un gouvernement majoritaire au Parti Libéral. Pendant ce temps, une centaine de partisans péquistes étaient rassemblés aux Salons D’Edgar, où Agnès Maltais se disputait également la victoire avec le parti libéral. À l’image du comté de Taschereau, bastion de défense du Parti québécois, plusieurs comtés traditionnellement péquistes menaient une chaude lutte contre des partis adverses.

C’est dans une atmosphère partagée entre les huées, les cris d’enthousiasme et la déception que s’est donc déroulée la soirée électorale aux Salons D’Edgar, dans la circonscription de Taschereau. Si certains rageaient envers la «campagne de salissage» de certaines stations de radio à l’égard du Parti québécois, d’autres déploraient le risque que la Charte des valeurs ne soit pas adoptée. Le discours de madame Marois confirmait cette inquiétude, notamment en ce qui a trait à la protection de la langue française.

À la suite de la confirmation de la victoire d’Agnès Maltais, où 517 voies la séparait de son adversaire Florent Tanlet, du Parti libéral, celle-ci se réjouissait des accomplissements du Parti québécois lors de son mandat. «Nous avons notamment permis un recul de la corruption et des avancées en environnement », a-t-elle déclaré. Elle a également affirmé accepter la défaite, malgré la vague libérale qui s’est révélée par le choix des électeurs. «Je respecte ce choix, car il s’agit de celui des Québécois ». Elle a aussi tenu à souligner la grandeur de Pauline Marois, comme femme et chef du parti, avant que son allocution ne se termine par l’affirmation qu’on s’ennuierait d’elle aux rennes du parti. Ce qui a devancé l’annonce de la démission de Pauline Marois du Parti québécois.

Entre soulagement et déception

Du côté des partisans, des cris de joie et de soulagement se sont fait entendre à l’annonce de la victoire de Maltais. «C’est à ton tour, de te laisser parler d’amour», ont entonné certains militants. Un autre lançait «c’est toi qu’on a élu dans Taschereau», et Maltais de rétorquer, « non, c’est le Parti québécois ».

«La circonscription de Taschereau a toujours davantage militée pour une société souverainiste », a indiqué une partisane. La souveraineté a d’ailleurs été soulignée par Mme Marois lors de son discours de fin de soirée, ajoutant qu’elle espérait un Québec qui soit apte à faire ses propres choix comme pays. Cette envie d’un pays québécois était également palpable aux Salons d’Edgar, où une militante affirmait « je continuerai à me battre auprès du PQ, parce que je le veux mon pays ».

Pour Raymond Mathieu, alias le Docteur Pancarte, il ne faut pas allier le PQ qu’au référendum. « Moi si je suis là ce soir, c’est pas pour le référundum, c’est pour aider les gens », a-t-il proclamé. Sa compagne et lui ont tous deux voulu souligner l’implication d’Agnès Maltais auprès des personnes défavorisées, mais aussi son dévouement lorsqu’il s’agit de son travail, « c’est une travailleuse, elle ne compte pas ses heures » ont-ils lancé.

Au cours de la soirée, Pierre Châteauvert, candidat péquiste déchu dans Jean-Lesage, s’est joint à Agnès Maltais pour lui apporter son soutien. Se présentant surtout pour remercier les militants, il a declaré aux journalistes qu’il n’avait aucune déclaration à faire, si ce n’est de dire «merci» à ses militants. Avec 22,3 % des voies, il a été battu par le libéral André Drolet (37,6 %) et la caquiste Emilie Foster (24,0 %). Agnès Maltais était également déçue des résultats de M. Châteauvert. « J’aurais aimé siéger à l’Assemblée Nationale à ses côtés », a-t-elle affirmé. Malgré tout, les deux candidats ne regrettent pas leurs parcours, « on a tout fait pour gagner Jean-Lesage », a déclaré Mme Maltais.

À la fois contents des résultats de Mme Maltais, et tristes des résultats provinciaux, les plus jeunes militants péquistes sont demeurés sur place afin d’échanger sur la soirée électorale et fêter la victoire de leur candidate.