Le premier ministre Philippe Couillard et le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport et ministre de la Famille, Sébastien Proulx, ont annoncé à la mi-septembre la tenue prochaine de grandes consultations publiques sur la réussite éducative. Déjà, les acteurs de l’enseignement accueillent de manière favorable ces futures réunions publiques.

François Demers, directeur de l’école secondaire Roger Comtois située dans l’arrondissement La-Haute-Saint-Charles à Québec, se dit très content de l’annonce faite par le ministre. Il se réjouit d’abord puisque les dernières consultations remontent aux états généraux sur l’éducation de 1995, mais aussi parce que les acteurs du milieu de même que la population seront invités à se faire entendre. Il sera donc, selon lui, possible de savoir quel mandat la société confiera au système de l’éducation pour les 20 prochaines années.

Questionné sur les enjeux auxquels son école fait face actuellement, M. Demers évoque la difficulté qu’ont les membres de l’équipe pédagogique à cibler la définition que chaque élève a de sa propre réussite. « Le ministre et le premier ministre parlaient de réussite, mais pas juste scolaire parce qu’on a des défis qui sont de tout ordre », exprime M. Demers. Il renchérit en mentionnant que les besoins sont variés, et qu’il faudra veiller à trouver les moyens pour répondre à tous ces besoins spécifiques.

Décrochage scolaire

Les consultations sur la réussite éducative ont comme but avoué de trouver des moyens d’accroître le taux de diplomation et de qualification tout en formant des citoyens créatifs, compétents et pleinement engagés dans toutes les sphères de leur vie. À l’école secondaire Roger Comtois, bien que le taux de décrochage scolaire soit passé de 20 à 9,1 % en 10 ans, le taux de diplomation n’a pas changé. Le directeur se réjouit de réussir à garder les élèves sur les bancs d’école plus longtemps, mais admet quand même que le but est qu’ils quittent l’école secondaire avec un diplôme en poche.

Pour résoudre ce problème, des classes spéciales ont été créées il y a trois ans pour permettre aux élèves ayant échoué à une matière spécifique de la reprendre l’année suivante. Ils peuvent ainsi reprendre la matière du niveau précédent pendant la première moitié de l’année scolaire. Et ils se concentrent sur la matière du niveau en cours pendant la seconde partie de l’année scolaire. De ce fait, les élèves peuvent avoir leur diplôme d’études secondaires en cinq ans, comme s’ils n’avaient pas raté de cours.

Au terme des deux premières années d’implantation, ce projet a permis à l’école de diplômer 27 % des élèves en situation d’échec. M. Demers se dit donc confiant, à long terme, de pouvoir augmenter le taux

de diplomation des élèves fréquentant l’école qu’il dirige. Les consultations publiques permettront également, à terme, de trouver d’autres pistes de solution.

Les experts de l’enseignement de même que la population en général seront invités à participer soit aux consultations en ligne ou à l’une des 15 consultations régionales au cours de l’automne. Une consultation nationale, qui aura lieu en décembre, clôturera le processus et permettra de dresser la liste des priorités. Ultimement, une politique de la réussite éducative sera rédigée pour baliser l’avenir de l’éducation au Québec.