Cette nouvelle est parue dans le cadre de l’édition 2023 du congrès de l’American Academy of Pediatrics (AAP). L’étude publiée le 20 octobre dernier souligne également que, dès 14 ans, les filles arrêtent l’activité physique deux fois plus que les garçons.
L’une des explications attribuables à ces départs est les réseaux sociaux. En effet, plusieurs répondants âgés de 8 à 18 ans affirment avoir quitté le sport parce qu’ils ne rejoignent pas les standards de performance et d’apparence observés sur les réseaux sociaux.
Auparavant, les jeunes athlètes étaient principalement exposés aux sportifs professionnels à la télévision. Ces athlètes étant majoritairement des adultes, les jeunes ne se comparaient pas nécessairement avec eux.
De nos jours, sur les réseaux sociaux, ces jeunes athlètes sont confrontés à des images de jeunes de leur âge qui excellent ou qui ont une image corporelle « parfaite ». Plusieurs ont alors davantage tendance à se reconnaître et à se comparer. Deux participants sur trois affirment avoir abandonné le sport pour cette raison.
Les experts affirment que la solution à cette problématique réside souvent dans l’approche des entraîneurs. Selon eux, l’influence majeure que les entraîneurs ont sur les jeunes athlètes est déterminante. Il se dit également dans le milieu qu’il est important d’encourager les aspects de persévérance, de plaisir et de liens d’amitié au sein des équipes plutôt que de mettre l’accent sur la seule performance.
Le scolaire sur une bonne voie
M. Asselin observe que lorsqu’il était entraîneur au scolaire, la pratique d’un sport était beaucoup plus axée sur le plaisir, sans nécessairement affecter la performance. Il affirme avoir vu une différence au sein de l’équipe féminine de son club de gym qui, depuis l’affectation d’une entraîneuse avec une approche plus axée sur le plaisir, performe mieux. « Avec un coaching axé sur la performance, on avait vraiment remarqué une hausse de troubles alimentaires dans cette équipe-là, ça ne marchait plus », confie-t-il.
« Quand mon équipe a changé de coach, j’ai senti un poids se lever de mes épaules », exprime-t-il. Quant aux réseaux sociaux, il dit avoir observé des tendances inquiétantes au sein des communautés de cheerleading en ligne : les athlètes professionnelles publient des vidéos pour expliquer aux jeunes athlètes comment atteindre leur niveau de succès.
« Dans le monde du cheer, les réseaux sociaux sont le seul endroit où ils peuvent avoir de l’information par rapport à leur sport, parce qu’il est boudé par les chaînes sportives comme RDS », déplore-t-il. Selon lui, il est aujourd’hui impossible d’empêcher les jeunes athlètes d’être exposés à des contenus problématiques en ligne. Mais, « depuis deux ans, les uniformes de cheerleading qui montrent le ventre sont interdits à l’international. Ça a eu un gros impact sur la confiance des filles », souligne avec satisfaction Marc-Antoine Asselin.