QUÉBEC- Des centaines d’organismes communautaires du Québec ont fermé symboliquement leurs portes pendant 225 minutes lundi dernier afin de dénoncer les mesures d‘austérité du gouvernement  provincial.

«L’objectif de la fermeture de 225 minutes est de symboliser la revendication financière de 225 millions annuellement. C’est ça qui manque concrètement aux organismes communautaires autonomes oeuvrant en santé et services sociaux (OCASSS)», explique Kim De Baene, responsable des communications de la campagne «Je tiens à ma communauté, je soutiens ma communauté» au cours d’un entretien téléphonique.

Cette action a permis aux différents acteurs des organismes communautaires de se mobiliser. Selon Nancy Bouchard, porte-parole de la Coalition des tables régionales d’organismes communautaires, 2000 personnes ont participé à la mobilisation organisée à Montréal et une centaine d’autres à Québec. L’objectif était de sensibiliser les élus et la population à la cause.

«Nos revendications mises de l’avant dans le cadre de la campagne «Je tiens à ma communauté, je soutiens le communautaire» s’inscrivent dans une lutte contre toutes les mesures d’austérité », soutien Nancy Bouchard. L’action de lundi était très régionalisée de sorte que chaque organisation était libre de fermer à différents moments de la journée.

Il faut préciser que les sommes demandées au gouvernement n’ont pas été coupées par les récentes mesures d’austérité. La Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB) réclame depuis deux ans ce montant supplémentaire annuellement à Québec. Selon Kim De Baene, cela a pour but d’aider les différents organismes communautaires du Québec à boucler leur budget et à respecter leur mission.

Ces difficultés financières ont un impact majeur sur chacun des 3000 organismes faisant partie de la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires. «Ils sont forcés de travailler dans des conditions difficiles : incapacité de répondre à toutes les demandes, compression des heures d’ouverture, réduction des activités, fermetures temporaires ou permanentes, augmentation de la charge de travail», affirme Patricia Chartier, coordonnatrice à la vie interne à la Coalition des Tables régionales d’organismes communautaires (CTROC) dans une communication par courriel.

La crainte de mesures supplémentaires d’austérité

Selon CTROC, les différents organismes communautaires craignent de nouvelles mesures d’austérité du gouvernement. «Les décisions actuelles auront des impacts très graves sur les populations vulnérables et affecteront grandement les organismes communautaires, souvent forcés de prendre le relais de services que délestent l’État», estime Nancy Bouchard.

Selon Kim De Baene, les coupes dans les mesures sociales entrainent des explosions de la demande dans les groupes communautaires. Il s’agit d’un double problème, car ces mêmes organismes n’ont pas l’argent nécessaire pour assurer pleinement leur mission et aider adéquatement  les gens dans le besoin.

Autres demandes

La campagne «Je tiens à ma communauté, je soutiens ma communauté» demande aussi qu’un véritable programme aux organismes de soutien communautaire soit mis en place par le gouvernement. Actuellement, aucun programme spécifique n’existe. «On demande aussi que les mesures antisociales cessent, car les mesures d’austérité ne sont pas viables pour une société comme le Québec», ajoute Kim De Baene.

Le gouvernement ne semble pas vouloir rehausser l’argent versé aux organismes communautaires. Kim De Baene affirme qu’une rencontre avec la ministre déléguée aux Services Sociaux,  Lucie Charlebois, a eu lieu au début de l’automne. «Pour l’instant, c’est très clair, il n’y a rien à l’horizon pour nous», précise madame de Baene. Elle rappelle, cependant, que l’Assemblée nationale a voté unanimement en 2013 une motion reconnaissant la nécessité d’augmenter le financement des groupes en santé et services sociaux. 

Il n’a pas été possible d’obtenir les commentaires de la ministre déléguée aux Services Sociaux. Son cabinet n’a pas retourné nos appels.