Garder une concentration maximale pendant trois heures pour un cours ou lors d’un examen est devenu un véritable obstacle aux études collégiales. La productivité, la persévérance et la réussite scolaire en souffrent. Cette problématique est en majorité causée par un trouble du déficit de l’attention. Véronique Turgeon, technicienne en éducation spécialisée aux services adaptés du Cégep Lévis-Lauzon, garde pourtant un esprit positif concernant le sujet.

Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) se définit par des problèmes de concentration, d’inattention et peut être accompagné par de l’hyperactivité ou encore de l’impulsivité. Cette maladie a généralement un impact sur la vie des personnes atteintes dans toutes les sphères de leur vie.

La gravité des symptômes peut également dépendre du mode de vie. Véronique Turgeon, explique que le fait de pratiquer régulièrement de l’activité physique ou d’avoir un nombre d’heures suffisant de repos peut permettre de réduire les symptômes de ce trouble neurologique.

Mme Turgeon, chargée de faire un suivi auprès des étudiants ayant des problèmes médicaux, mentionne qu’au collégial, les élèves ont la possibilité de faire un dépistage de TDAH dès leur première session.

Celui-ci a d’ailleurs été préalablement conçu en collaboration avec des experts du domaine médical. En fonction du résultat des tests, l’éducatrice peut, selon le souhait de l’étudiant, se charger de les référer à des médecins spécialisés, dans le but d’approfondir ce diagnostic.

Les services adaptés

Les collèges doivent proposer des mesures d’accommodement selon la loi provinciale. C’est un service « offert aux étudiants du collège qui ont un diagnostic qui pourrait nuire à leur cheminement scolaire. On parle de diagnostic qui est permanent ou temporaire », spécifie Mme Turgeon.

L’une des premières étapes à effectuer pour les étudiants souhaitant bénéficier de ces mesures d’aide est de posséder un rapport officiel venant confirmer la présence d’un trouble médical.

Par la suite, un plan d’accommodement est mis en place avec l’étudiant. Du temps supplémentaire pour les examens, l’accès à un local isolé pour les évaluations ou encore l’utilisation d’ordinateurs font généralement partie des mesures proposées.

Des rencontres sont également organisées avec les techniciens en éducation spécialisée afin d’offrir à l’étudiant des stratégies et des outils pour soutenir la réussite de son projet de formation. C’est donc tout un processus qui est mis en place afin d’aider l’étudiant à pallier les difficultés engendrées par ses troubles médicaux.

Bien que les mesures d’accommodement aident les étudiants ayant un réel besoin, elles ne constituent pas un privilège. Mme Turgeon note tout de même qu’« on peut entendre des critiques sur le temps supplémentaire et l’accès à un ordinateur et aux logiciels ». « Ce n’est pas tous les étudiants qui ont accès à ça, il faut qu’on soit capable de le justifier », nuance-t-elle.

Après quatre années à son poste, Véronique témoigne avec plaisir de son bonheur à aider les autres. (Crédit photo : Lindsay Gueï)

 

Lorsque les idées prennent beaucoup de place et s’emmêlent, les services adaptés sont là pour aider. (Crédit photo : Lindsay Gueï)