L’inflation frappe de plein fouet la Capitale Nationale, et le marché de l’immobilier n’est pas épargné. Pour répondre à la crise, l’administration Marchand attaque sur tous les fronts : construction de 80 000 nouveaux logements d’ici 2040, densification des quartiers, abolition de l’exigence minimale de stationnement, particulièrement sur le long du tracé du tramway, etc.
La façon dont le territoire consacré à l’immobilier est géré affecte directement la population. L’Exemplaire est allé à la rencontre de citoyens de la ville de Québec pour connaître les conséquences de la crise du logement sur eux.

Jackie Smith, conseillère municipale de Limoilou et cheffe du parti Transition Québec, s’intéresse depuis un bon moment déjà à la crise du logement. Plusieurs facteurs complexes expliquent cette crise, selon elle. Tout d’abord, les nombreuses infrastructures qui datent des années 60 et du baby-boom « sont aujourd’hui désuètes » et nécessitent des rénovations urgentes. Mais l’une des principales causes réside dans le phénomène Airbnb, qu’elle considère comme un fléau. Madame Smith prétend également que logements sociaux sont sous-financés et dénonce le fait qu’une partie de cet argent aille au privé.
Le phénomène n’est pas si nouveau, d’après elle. «Depuis au moins cinq ans, on voit que la demande pour le logement social est en augmentation» Malheureusement, les gens les plus marginalisés «n’ont pas le réflexe d’aller chercher de l’aide», et se retrouvent alors souvent en situation d’itinérance.
Lorsqu’on lui parle des solutions que propose le maire Marchand, elle met de côté la partisanerie et témoigne même d’un certain enthousiasme :
«On va vraiment dans la bonne direction», comme en témoigne, par exemple, l’exigence minimale de stationnement pour les projets de construction qui sera abolie. Il s’agissait selon elle d’une anomalie qui datait de la dernière moitié du 20e siècle et qui reposait sur «la présomption que la seule façon de se déplacer c’est par automobile ». Cette vision doit absolument être dépassée et faire place à une nouvelle forme de gestion du territoire, selon madame Smith.
Même si les programmes de financement du logement relèvent surtout du niveau provincial, elle insiste sur l’importance pour les représentants municipaux deprendre la parole dans l’espace public. «C’est malheureusement la seule chose qu’on peut faire, mais ça met la pression quand même», souligne-t-elle.
S’il est vrai qu’ils échouent souvent au plan de la prévention, Jackie Smith soutient que «les humains sont vraiment excellents pour réagir aux crises». Elle reste donc optimiste, et croit qu’en misant sur la collaboration, les choses pourront enfin s’améliorer.
















