La pandémie de coronavirus qui continue de se répandre à travers le monde a obligé le premier ministre du Québec François Legault à fermer mi-mars les écoles, les cégeps et les universités pour une durée de plusieurs semaines. C’est le cas du Collège Stanislas de Québec qui avait devancé l’annonce du gouvernement en ce qui concerne certaines mesures de prévention. Les directeurs Mme Valérie Fosse et M. Laurent Duc expliquent qu’ils avaient vite instauré des dispositions rigoureuses dans le but de rassurer l’ensemble de leur communauté et d’anticiper la propagation du virus. 

Des distributeurs de gel hydro-alcoolique avaient été installés aux entrées et dans les emplacements stratégiques du collège. De plus petits flacons avaient aussi été commandés à l’intention du personnel. La direction rappelait toutefois que la mesure d’hygiène la plus efficace est le lavage des mains. (Crédit photo : Frédérique Bérubé)

Distributeurs de gel hydro-alcoolique, affiches et rappels des professeurs aux élèves sur les règles d’hygiène collective, opérations de ménage en soirée renforcées : autant de mesures de protection  adoptées par l’établissement privé français dès le 9 mars dernier. Quatorze jours d’isolement étaient également obligatoires pour tout étudiant ou personnel ayant voyagé dans l’une des sept zones géographiques identifiées par le collège, explique Mme Fosse. Elle ajoute que c’est principalement cette mesure qui rendait les dispositions mises en place plus « restrictives » que dans les autres écoles.

Recevant de nombreux courriels du Consulat général de France, dont les décisions influencent la politique du collège, ce dernier avait pu anticiper cette mesure de précaution, affirme M. Duc. Tout individu ayant séjourné ou transité en Chine, à Singapour, en Corée du Sud, en Iran, en Italie, au Japon ou dans l’une des zones de circulation actives du virus en France devait donc attendre deux semaines avant de revenir à l’école.

Le Collège Stanislas n’ayant pas de journées pédagogiques comme les autres écoles québécoises, le retour de la relâche avait lieu le lundi 9 mars. C’est pourquoi des dispositions avaient été prises plus rapidement que dans les autres établissements scolaires, témoigne la directrice. Ces derniers qui commençaient le 10 mars avaient ainsi informé un jour plus tard les parents d’élèves au sujet des actions mises en place.

Vaincre la peur

« Oui, nous étions prêts », affirme Mme Fosse en faisant référence à un éventuel cas de contagion dans les murs de son école. Si un individu avait été atteint du COVID-19, il serait resté chez lui et aurait été, dans le cas d’un étudiant, suivi pédagogiquement à distance, confie-t-elle. Pour cela, un plan d’action avait été dressé, inspiré d’un suivi initié en France par le Centre national de l’étude à distance en 2009, lors de la pandémie de la grippe H1N1. Le collège est actuellement en train de mettre en place un suivi scolaire à distance pour tous les élèves, de la maternelle au secondaire.  

Les opérations de ménage en soirée avaient été renforcées, telles que l’utilisation de produits nettoyants plus forts et la désinfection quotidienne des points de contact (poignées de portes, interrupteurs, etc.), des écrans d’ordinateurs et d’espaces habituellement moins nettoyés. (Crédit photo : Frédérique Bérubé)

« Nous, ce qu’on ne voulait pas, c’était céder à la panique », déclare la directrice. Bien que des mesures indispensables de protection et d’hygiène aient été mises en place dans le collège, les deux dirigeants voulaient que la communauté continue d’y vivre normalement. 

Là était la difficulté selon M. Duc qui explique qu’il fallait trouver un équilibre permanent entre la prise de précautions pour prévenir une éventuelle épidémie sans toutefois tomber dans la panique. C’est pourquoi les deux directeurs sont restés disponibles en tout temps pour répondre aux questions des parents, des élèves ou du personnel.