La coupe du monde de football au Qatar fait face à des polémiques, mais étonnamment, pas pour le sport. En effet, des millions de fans élèvent leur voix pour crier au scandale écologique et de droits humains. Leur solution : un boycott international.
Des supporters du monde entier ont pris la décision de boycotter la coupe du monde de football au Qatar cette année. Ils ne veulent pas encourager le désastre environnemental que cela va causer. En effet, l’organisation autour de cette coupe du monde a un grand impact écologique. Le Qatar met à disposition des stades à ciel ouvert climatisés qui consomment énormément d’énergie. Il faut également calculer les déplacements en avion, tant pour les touristes que pour les joueurs. Durant le Mondial, pour se rendre d’un stade à un autre, le Qatar a prévu 160 vols par jour pour transporter les spectateurs sur les sites. Les spécialistes du climat s’accordent pour dire que 3,6 millions de tonnes de CO2 seront envoyées dans l’atmosphère durant un mois de compétition.
Mais ce n’est pas tout, le Qatar s’est lancé dans un programme de construction sans précédent pour préparer le tournoi de football de 2022. Outre sept nouveaux stades, l’installation d’un nouvel aéroport, des routes, des systèmes de transport public, des hôtels et la construction d’une nouvelle ville ont été mis en place pour accueillir cette compétition. Ces travaux ont coûté la vie à plus de 6.500 ouvriers depuis que le pays a obtenu l’organisation de la Coupe du monde 2022, il y a dix ans. Et pour ceux qui s’en sont sortis, ils ont obtenu un salaire d’un euro par heure. Pour Maxime Schollaert, supporter important de l’équipe des Diables Rouges en Belgique, c’est un désastre humanitaire.
M. Schollaert fait partie d’un club nommé les « Hell’s Gate » qui a décidé de boycotter la coupe du monde. « On a reçu un message de notre club de supporters qui expliquait que pour la première fois depuis la création du club, nous décidons de boycotter la coupe du monde. Aucune fête, aucun rassemblement ne sera organisé au sein des supporters. » Ce club rassemble plus de 700 membres passionnés, qui d’ordinaire célébraient cette rencontre sportive lors de grands évènements. Une décision risquée par les organisateurs qui annonce également n’accepter aucune affiliation à leur club si les supporters veulent se rendre au Qatar.
« Personnellement, j’achète mon ticket chaque année pour me rendre là-bas avec plusieurs membres du club ou lorsque je dois rester en Belgique pour des raisons personnelles, nous organisons des grands évènements pour regarder le match tous ensemble. Mais cette année, après avoir vu plusieurs reportages sur les conditions de travail des ouvriers et lu les scandales écologiques dans les journaux, j’ai décidé de ne pas acheter de ticket pour le Qatar et de ne pas aller voir mon équipe sur le terrain », explique Maxime Schollaert. Chacun joue un rôle à son niveau : ne pas se déplacer au Qatar, ne pas regarder le match dans son salon ou interpeller les journaux et personnalités publiques. Ces fans agissent dans l’espoir qu’à l’avenir, plus aucune compétition sportive ne soit entachée des mêmes faits.
Et cela fonctionne, on peut déjà constater un impact sur les grandes marques internationales qui n’osent plus faire de la publicité promotionnelle pour le tournoi, comme à leur habitude. De nombreux annonceurs ont même décidé de ne pas participer. Depuis le début de la compétition, il y a également une baisse du nombre de téléspectateurs, surtout en Europe où la couverture médiatique a été plus négative. De légères conséquences qui encouragent à en faire davantage.