Lors d’une conférence de presse à Ottawa, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a exprimé fermement que ces deux projets de loi devaient recevoir la sanction royale avant la date butoir. « Si ces deux projets de loi ne sont pas établis sous forme de lois irréversibles d’ici le 29 octobre 2024, le Bloc québécois entreprendra des négociations avec les autres oppositions en vue de renverser le gouvernement », a-t-il déclaré. En revanche, si les libéraux respectent ces demandes, M. Blanchet évitera de contribuer au renversement du Parti libéral.
Cette déclaration met une forte pression sur le gouvernement fédéral, minoritaire rappelons-le, qui se retrouve désormais acculé. À la suite de la rupture de leur entente avec le Nouveau Parti démocratique (NPD), le Parti libéral du Canada (PLC) n’a d’autre choix que de considérer l’offre du Bloc québécois, si Justin Trudeau veut prolonger son mandat jusqu’en 2025 et conserver l’appui du Bloc.
Perte de contrôle
Depuis la rupture de l’entente entre le Parti libéral et le NPD, le premier ministre Justin Trudeau se retrouve à la tête d’un parti vulnérable face à l’opposition. Sans le soutien d’un autre parti, le Parti libéral peine à faire passer ses projets de loi au Parlement.
Cette situation laisse entrevoir une perte de contrôle du Parlement par le parti au pouvoir. Un problème qui en cache un autre, selon Émery Riendeau, étudiant en communication politique internationale : « Non seulement il a perdu le contrôle, mais il a aussi perdu la confiance des parlementaires et surtout celle de la population canadienne ».
Ce désamour se reflète fortement dans les sondages d’intentions de vote des Canadiens. Bien que ces enquêtes ne soient pas déterminantes, M. Riendeau note une tendance inquiétante pour le Parti libéral : « Le gouvernement libéral a perdu des châteaux forts dans des circonscriptions où il était implanté depuis plusieurs années ». L’Exemplaire s’est promené sur le campus de l’Université Laval pour savoir de quelle manière cette confiance dans le Parti libéral s’effrite ou rester intacte.
Redresser le navire
Bien que l’avenir du Parti libéral semble branlant, certains ajustements peuvent être mis en place pour tenter de redresser le navire. Il y aurait une solution évidente selon M. Riendeau: «Ça passerait d’abord et avant tout par un changement de chef».
Un vent de fraîcheur pourrait être salutaire, comme cela a été le cas aux États-Unis avec le remplacement de Joe Biden. Si toutefois les libéraux sont réticents à changer de chef, M. Riendeau pense qu’une autre solution pourrait améliorer l’image du Parti libéral : «L’économie! Si elle s’améliore, je ne serais pas surpris de voir un regain de popularité pour le Parti libéral ».
Avec la date butoir du 29 octobre qui approche à grands pas, les prochaines semaines s’annoncent décisives pour l’avenir du gouvernement Trudeau et la stabilité de la politique au Canada.