Mercredi dernier, Statistique Canada a procédé à l’analyse des données du recensement de 2021. Ces données en question révèlent que le taux de propriété est en baisse au Québec, étant passé de 61,3% en 2016, à 59,9% en 2021. Selon Aldo Mercier, professeur en économie au Cégep Limoilou, cette situation ne serait qu’un « événement naturel dans les cycles du marché ».

Ce taux a atteint un nouveau bas, puisque c’est en 2001 que le taux de propriété se retrouvait sous 60% au Québec. Pourquoi le taux de propriété est-il en baisse au Québec? En fait, avant toute chose, le marché permet d’indiquer la valeur réelle des choses grâce à deux éléments : l’offre et la demande. « Quand le prix change, c’est à cause de l’un des deux », explique monsieur Mercier. Dans le cas de la tendance à la baisse du taux de propriété, les deux variables ont leur rôle à jouer.

Dans le cas de la demande, le Québec est en situation de croissance démographique dans un espace limité, ce qui augmente le prix des terrains. Les revenus ont aussi leur rôle à jouer, puisque l’augmentation progressive des salaires vient accentuer l’intérêt des gens pour l’obtention d’une maison, surtout dans la situation de croissance économique dans laquelle le Québec se retrouvait avant la pandémie.

Du côté de l’offre, le taux d’intérêt a été historiquement bas pendant longtemps, soit de 2009 à environ 2019, ce qui a contribué à l’achat de propriété : « On commençait à relever le taux d’intérêt pour freiner une hausse de prix », affirme le professeur en économie. Il faut surtout se rappeler que, bien que le prix d’une maison soit aujourd’hui relativement élevé, le prix de tout est aussi en hausse : « C’est ce qu’on appelle l’inflation. »

Par contre, puisque le marché fonctionne de façon cyclique, il arrive un moment où cette tendance s’inverse : « Il arrive un moment donné où on atteint un point de bascule, où le prix de propriété augmente plus vite que le salaire, ce qui fait que l’accès à la propriété diminue », affirme le professeur. Le point de bascule aurait donc été atteint en 2021.

Cette situation n’est pas surprenante pour lui : « Ça ne date pas d’hier que notre taux de propriété est plus bas. Le taux de propriété au Québec a toujours été plus faible comparé aux autres provinces canadiennes ». Selon lui, au final, ce phénomène n’est en fait qu’un « événement naturel dans les cycles du marché ».

Déjouer le marché

Quelle est la solution au problème? Selon monsieur Mercier : « Le seul remède serait de relever les taux d’intérêt pour réguler le marché ».

Du point de vue d’Olivier Bolduc, candidat de Québec Solidaire pour la circonscription de Jean-Talon, d’autres solutions s’imposent : « En construisant rapidement dans un premier mandat 25 000 unités de logements sociaux […] [les étudiants] vont bénéficier de l’accalmie dans le marché que ça procurerait, en augmentant l’offre ». Monsieur Bolduc base cette solution sur les principes du marché : « c’est une question d’offre et de la demande, ça se comprend bien. Donc, en mettant plus d’unités d’habitations, ça va aider, ça c’est sûr ».