Emiliano Scanu, professeur adjoint au département de sociologie à l’Université Laval, affirme que nous ne sommes pas tous égaux face à la crise climatique et que cela dépend de la situation de chacun. Comme le montre la notion de responsabilité quotidienne, la valeur des actions de chaque individu dépend de leur position dans la société. « Il y a un principe qui s’appelle la responsabilité commune différenciée. Tout le monde a des responsabilités, mais il y a des différences dans cela. En théorie, ceux qui sont les plus responsables devraient investir davantage et faire plus d’actions » selon Emiliano Scanu.
Cet enjeu est directement lié à une autre notion qui est la vulnérabilité. Selon M. Scanu: « Ceux qui ont été les moins responsables sont les plus vulnérables » face aux changements climatiques. En d’autres termes, ce sont les individus les moins riches qui ressentent le plus les effets des changements climatiques. La marche pour le climat et la justice sociale illustre d’ailleurs ce concept de vulnérabilité. Les manifestants, représentant les personnes les plus vulnérables, se sont rassemblés devant l’Hôtel du Parlement du Québec, symbole de la responsabilité, pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme un manque de prise de conscience et d’initiatives, au sujet des inégalités sociales qu’engendre la crise climatique.
Le dernier concept qu’il aborde est la capacité de s’adapter en fonction de sa situation, notamment financière et sociale. Il souligne que tout le monde n’est pas égal face à la possibilité de s’adapter aux changements environnementaux. « La vitesse et l’envergure des effets ne sont pas capables de contrebalancer la vitesse est l’envergure de la destruction » exprime M. Scanu. De plus, le professeur indique que les initiatives des acteurs gouvernementaux, telles que les COP organisées par les Nations Unies, empêchent la situation de s’aggraver mais restent insuffisantes.