Le projet de loi n°2 vise à resserrer l’encadrement du cannabis, notamment en haussant l’âge minimal pour sa vente à 21 ans. Le porte-parole de Québec Solidaire en matière de santé et services sociaux, Sol Zanetti, estime que le gouvernement doit écouter les experts de santé publique. Selon le député, ce sont eux qui possèdent l’expertise pertinente pour élaborer la meilleure politique de santé publique.

Ce projet de loi touche deux domaines d’expertises, soit la médecine et la santé publique, explique le député solidaire, rencontré à son bureau de circonscription. Selon Zanetti, l’avis des experts est pertinent uniquement dans le domaine d’expertise qui est le leur. « Le spécialiste en santé publique  analyse quels sont les impacts des politiques publiques sur la consommation (et) sur la santé des gens, […] c’est un expert pertinent pour dire quelles mesures ont doit utiliser si on veut réduire les méfaits du cannabis. »

Selon les informations disponibles sur le site internet de la Société québécoise du cannabis (SQDC), les adolescents sont à risque élevé de subir les effets dangereux de cette drogue. En haussant l’âge minimal, ce sont ces risques que le gouvernement tente de prévenir.  Or, si celui-ci « n’écoute pas les experts de santé publique, il va créer des méfaits qu’il veut éviter », affirme le député de Jean-Lesage. 

Marché noir

La prohibition du cannabis chez les jeunes de moins de 21 ans ne réduira ni l’accès au produit ni les méfaits liés à son utilisation, soulève le député.  Selon lui, la mesure, qu’il qualifie d’infantilisante, risque de pousser les consommateurs de 18 à 21 ans à s’approvisionner sur le marché noir.  « L’opportunité de réduire les méfaits est beaucoup plus grande si l’on dirige les consommateurs vers la SQDC, mentionne Sol Zanetti.  En poussant les jeunes vers le marché noir, tu perds une occasion de les sensibiliser aux dangers d’une consommation excessive. »

Si les jeunes se tournent vers des produits de contrebande, le député croit qu’ils seront incités à acheter d’autres drogues, plus fortes. De plus, le marché noir n’offre aucun gage de qualité sur les produits vendus, contrairement à ceux de la SQDC. Toujours selon le porte-parole solidaire, la société d’État permet au consommateur de choisir un produit qui lui convient, tout en le sensibilisant aux impacts d’une consommation excessive.  La combinaison de tous ces éléments explique pourquoi les experts de santé publique identifient que l’augmentation de l’âge légal entraîne une augmentation des méfaits, alors que le statu quo contribue à leur réduction.